Le 5e congrès national de la Société algérienne de médecine vasculaire (Samev) a donné, hier, à l'hôtel Hilton, le coup d'envoi au premier congrès maghrébin de la médecine vasculaire. Selon Mansour Brouri, président de la Samev, cette manifestation revêt un caractère très particulier, à travers son riche programme relatif au risque vasculaire rénal, la prise en charge des thromboses veineuses qui sont débattues jusqu'à aujourd'hui dans les différents ateliers consacrés à l'initiation et la maîtrise d'exploration vasculaire. Raison pour laquelle, a recommandé le même responsable, notre système de santé et la politique sanitaire doivent relever les défis des nouvelles données et s'orienter vers une stratégie de prévention sérieuse. Evoquant la prise en charge des thromboses veineuses, le conférencier a souligné qu'elles constituent un grave problème de santé publique tant par leur fréquence (1,5 million de cas par an en Europe), que par son taux élevé de mortalité (500 000 décès par an). « C'est la troisième cause de décès par la maladie cardiovasculaire », a-t-il prévenu. « C'est plus que le nombre de décès associant le VIH, le cancer et les accidents de la circulation routière », a-t-il ajouté. Dans ce contexte, M. Brouri a annoncé que la Samev a placé sous son parrainage le projet « Hôpital sans thrombose » qui a démarré il y a deux ans. Ce projet a pour but d'améliorer la qualité des soins dans les hôpitaux. A ce jour, cinq CHU ont adhéré à ce projet, à savoir ceux de Sétif, Tizi Ouzou, Blida, Bab El-Oued et Birtouta pour Alger. Pour le professeur Sami Zekri, responsable pédagogique, l'insuffisance rénale chronique (IRC) représente un taux de mortalité estimé à 15%, voire 20% dans certains centres et ce, pendant l'hémodialyse. Les chiffres avancés par la même responsable, font état de 1 000 à 3 500 nouveaux cas par an d'insuffisants rénaux nécessitant une dialyse. « Le diabète et l'hypertension artérielle sont les plus grands pourvoyeurs d'IRC », dira-t-elle. En effet, 25% d'Algériens sont hypertendus alors que 12% de la population, âgée de 35 à 70 ans, est diabétique. « Il y a de quoi s'inquiéter, puisque l'Algérie vit, actuellement, un développement accéléré des maladies non transmissibles (MNT) », s'est alarmée la spécialiste.