Le groupe parlementaire du RND a organisé, hier, une rencontre dont le thème s'est articulé autour des réformes politiques, dont, le projet de révision de la Constitution. Miloud Chorfi, chef du groupe parlementaire, a affirmé que l'amendement du « document suprême de la République » intervient pour couronner les réformes engagées par le Président depuis son investiture. Un sujet « d'actualité » dans laquel le RND envisage de laisser son « empreinte partisane » comme il l'avait fait dans le cadre de l'élaboration des autres textes de réformes. M. Chorfi a souligné, à cet effet, que son parti a donné son avis sur cette question « en toute clarté », lors des consultations politiques menées par Abdelkader Bensalah, président du Conseil de la nation et actuel SG par intérim du parti. Le RND avait plaidé pour l'instauration d'un régime semi-présidentiel, justifiant ce choix par la nécessité d'éviter au pays une situation de blocage institutionnel et la garantie à toutes les sensibilités politiques de participer à la gestion des affaires du pays et ce, contrairement aux systèmex présidentiel et parlementaire qui mènent droit vers une « dualité partisane ». Le RND a proposé également de consolider les prérogatives du gouvernement pour qu'il soit responsable de son programme, avec le consentement de l'APN. Il a suggéré aussi de limiter la législation par ordonnances aux cas spécifiques et urgents. Dans le cadre du renforcement du contrôle parlementaire sur le travail exécutif, M. Chorfi souhaite la tenue d'une session parlementaire cyclique qui sera consacrée à l'action gouvernementale. Cette rencontre avec les parlementaires a vu la présence de deux juristes, en l'occurrence Mohamed Faden et Messaoud Chihoub. Pour le premier, ancien membre du Conseil constitutionnel, la Constitution est faite pour être révisée et doit traduire l'évolution sociopolitique de chaque société. Mais il faudrait, selon lui, veiller à rectifier les incohérences issues des anciens amendements dans la nouvelle mouture. Cette révision permettra, selon lui, de corriger des contradictions et des erreurs qui sont enregistrées dans l'actuel texte. « Il y a des articles périmés. Et d'autres qu'on doit tout simplement supprimer puisqu'ils contredisent certaines dispositions prévues par la même Constitution », a-t-il expliqué, citant les articles 165, 167, 175, 45 et 88. Régime parlementaire : « l'Algérie n'est pas prête » Selon M. Faden, l'Algérie n'est pas prête à instaurer un régime parlementaire. Il s'est dit favorable à un régime semi-présidentiel. Dans ce cadre, M. Messaoud Chihoub s'est opposé à l'idée d'une assemblée constituante, une option qu'il a jugée « inutile ». Après avoir indiqué que tout système de gouvernance a ses avantages et ses lacunes, M. Chihoub a souligné que le plus important est l'application des lois existantes, à leur tête la loi fondamentale. Les députés, quant à eux, se sont interrogés sur les positions de leur formation concernant la nouvelle Constitution. Mme Fouzia Bensahnoune a souhaité savoir si ce projet compte consolider la place de la femme, et demande à y introduire le principe de la parité. Mme Nouara Saâdia Djaâfar, porte-parole du parti, a indiqué, en marge de cette rencontre, que le RND est toujours fidèle à ses « principes » en ce qui a trait à ses propositions sur la révision de la Constitution, « même après le départ d'Ahmed Ouyahia », précise-t-elle. Elle a fait savoir que la priorité de son parti, c'est l'organisation du conseil national prévu pour le 20 juin prochain. Réunion qui aura pour objectif de mettre en place une commission qui se chargera de fixer la date du congrès du parti. Mme Nouara Saâdia Djaâfar a signalé également que le parti a installé une commission pour étudier les recours des exclus du RND, présidée par M. Laaskri qu'elle qualifie d'« honnête et sage ».