La semaine nationale de sensibilisation pour la protection des plages et de la mer, placée sous le thème « le littoral, une ressource vitale et un espace touristique », a été inaugurée, hier, en présence du DG de l'ENRS, des autorités locales ainsi que des représentants du ministère de l'Environnement. Lancée par la Radio régionale de Tlemcen en partenariat avec la Radio Alger Chaîne III, l'ouverture a été marquée par une intervention de M. Lounakel, DG de la radio, dans laquelle il a rappelé que le littoral, plus que tout autre espace du territoire national, est soumis à des enjeux et à des pressions contradictoires : attractivité résidentielle et urbanisation croissante d'une part, forte sensibilité environnementale et paysagère d'autre part. Celui-ci a mis l'accent sur la nécessité de changer les mentalités pour le bien être de nos côtes et de nos plages. Cet événement qui s'inscrit dans le cadre de la campagne pour l'environnement et le développement durable, le DG de la radio a brossé un tableau sur cette campagne et ses retombées positives, puisqu'elle s'inscrit dans le cadre de la préservation de l'environnement à l'heure des changements climatiques. Pour sa part, le chef de l'exécutif a souligné que les plages et les mers sont des espaces d'exception, et exigent une gestion publique rénovée adaptée aux différentes échelles d'enjeux, pour trouver les justes équilibres, et de prendre en compte l'avenir à long terme. En effet, lors de cette inauguration la délégation a visité une exposition organisée par de nombreuses associations et direction au niveau du parc national de Tlemcen. Cette exposition vise à monter que le littoral doit être un espace permettant également l'accueil des familles les plus modestes, des travailleurs des jeunes. Seules des politiques finement adaptées peuvent protéger ces lieux paradisiaques. Un programme au point a été élaboré, avec notamment l'organisation d'une journée d'étude sur la mise en place de mécanismes et de stratégies pour la protection des plages et de la mer, la remise de prix du concours pour la meilleure et la plus propre ville touristique , et dont le site balnéaire de Marsat Ben M'hidi a décroché la première place, ainsi que l'opération des éboueurs de la mer qui sera lancé le 25 mai prochain...Lors de cette manifestation, une visite est également prévue au niveau d'Alzing de la ville côtière de Ghazaouet. Cette unité qui produit le zinc en lingot, l'acide sulfurique et le cuivre cathode d'environ 56 mille tonnes par an, est devenue un sujet d'actualité, puisqu'elle est une source de pollution, malgré les 1200 millions de dinars qui ont été injectés pour sa modernisation. Cette unité engendre des rejets estimés depuis sa mise en service, à plus de 450 millions de tonnes de déchets. Sur place, les visiteurs auront une idée plus claire sur les équipements mis en place pour réduire la pollution. Cependant et étant donné les enjeux de préservation des espaces sensibles, l'aménagement du littoral doit s'opérer dans un cadre juridique précis qui tient compte de la hiérarchie des normes et des documents d'aménagement. Dans ce contexte, Dr Kacemi Mohamed, spécialiste dans le domaine, contacté par nos soins, a indiqué qu'en Algérie, l'ensemble de nos ressources halieutiques provient de la mer, et 95 % de nos échanges commerciaux ainsi que la totalité de nos exportations en hydrocarbures se font par la mer. D'autre part, a-t-il ajouté, le littoral algérien offre d'importantes potentialités touristiques qu'il convient de préserver contre la pollution et la dégradation. L'ARSENAL JURIDIQUE Cependant, l'intérêt accordé à la protection et à la valorisation du littoral est récent. La loi 02-02 spécifique au littoral n'a été promulguée qu'en février 2002. Ceci constitue indéniablement un progrès certain dans la mise en place des conditions nécessaires au développement durable de cette partie stratégique du territoire national. « Parmi les procédures internationales visant la protection et la conservation du littoral « les aires protégées », leur mise en place sur le littoral repose sur une procédure juridique qui nécessite une déclaration publique d'intention, agrémentée d'une justification et d'un exposé d'objectifs. Elle doit être intégrée dans les documents de planification et d'aménagement du territoire et dans la législation régissant l'usage du sol », a-t-il noté. L'Algérie, a-t-il ajouté, participe à l'effort international de protection de l'environnement et du milieu marin, notamment par la ratification de la convention des Nations unies sur le droit de la mer en 1996. « L'Algérie a également ratifié plusieurs conventions et protocoles : la Convention de Ramsar, la Convention de Paris, relative à la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel, la Convention de Barcelone pour prévenir et combattre la pollution de la mer méditerranée et protéger et améliorer le milieu marin de cette zone, le Protocole de Genève pour assurer la protection des aires marines importantes pour la sauvegarde des ressources naturelles et des sites naturels de la mer Méditerranée ainsi que pour la sauvegarde du patrimoine culturel de la région, etc. ». Ainsi, cette semaine sera l'occasion d'insister sur la nécessité de mettre en place des outils de gestion intégrée des zones côtières du bassin de la Méditerranée permettant d'assurer un développement durable des activités à l'intérieur de ces espaces connus pour leur fragilité et sensibilité. Tlemcen qui compte une façade maritime de 73 km longeant huit communes, selon la Direction de l'environnement, attire toutes sortes d'activités qui génèrent des rejets d'industries non appropriés et multiplient les risques d'une urbanisation anarchique, l'amenuisement des espaces naturels et agricoles et surtout les méfaits de l'érosion hydrique. Dans ce sillage, l'on s'efforce de mettre progressivement en application la loi 02-O2 du février 2002 relative à la protection de l'environnement durable des zones côtières et ce, grâce aux procédures que lui confère la loi. A cet effet une commission est chargée de gérer les préoccupations de cette loi portant sur la protection du littoral avec notamment le reboisement de dizaines d'hectares, la construction des ouvrages de correction torrentielles de 5000 m3, etc..