« Apprendre sans peur ». Tel est l'objectif du forum sur le thème de la violence en milieu scolaire et le phénomène d'enlèvement, organisé, hier, par l'Union des parents d'élèves Est de la wilaya d'Alger à la maison de jeunes Al Magharibi, de Bab Ezzouar. Mme Zahra Kaced, spécialiste en psychologie de l'éducation, a indiqué que le phénomène de la violence en milieu scolaire n'est pas récent. La première action condamnable a été enregistrée en 1898 dans l'université de la Sorbonne en France, lorsque « des enfants de riches ont essayé de chasser des enfants de milieux défavorisés de l'enceinte de l'Université ». La violence chez nous est la conséquence directe de la décennie noire qu'a vécue le pays dans les années 1990. Les raisons de la violence en milieu scolaire sont multiples : la famille, la rue, les relations élève-enseignant, les relations enseignant-élève et les relations entre les élèves. « La psychologie scolaire est centrée sur la relation enfant-jeune en situation d'apprentissage et de développement. L'attente de l'enfant de son enseignant est tellement grande. Et parfois, les enseignants ne sont pas toujours en mesure de répondre à cette attente », a-t-elle souligné. Les enseignants se concentrent souvent sur la transmission des connaissances. Ils n'ont pas le temps de s‘occuper de la psychologie des élèves. « Si l'enseignant n'offre pas ce que les jeunes attendent, cela est vécu comme une violence », fait-elle savoir. La surcharge des classes a été mise à l'index. La psychologue remet également en cause la formation des enseignants. « La pédagogie laisse à désirer chez certains enseignants qui combattent la violence des jeunes par la violence », a-t-elle déploré. Parmi les taches noires de l'action de la transmission des connaissances, Mme Kaced évoque le favoritisme entre les élèves, l'absence de psychologues dans l'ensemble des établissements scolaires et l'impunité des enseignants et des responsables des établissements (pour violence verbale). Pour mettre fin à ce phénomène, du moins le réduire, Mme Kaced se base sur la communication constructive avec les parents et les enseignants. « Les enfants ont besoin de modèle. Si le père est effacé à l'intérieur de la maison et l'enseignant est violent à l'école, l'élève perd ses repères, il devient automatiquement violent », a-t-elle souligné. Pour ce qui est de l'enlèvement d'élèves, la conférencière indique que le phénomène a progressé entre 2011 et 2012. Pendant cette période, la Sûreté nationale a traité quelque 609 dossiers à travers le territoire national. Entre 2010 et 2012, cinq cents enfants ont été violés par leurs ravisseurs. Ces ignobles actes sont le fait, selon Mme Kaced, de règlement de comptes, de demande de rançons, de la drogue...