Le forum de DK News a accueilli, hier, le professeur Meriem Belhani, chef du service hématologie du CHU de Beni Messous. L'objectif principal était d'animer une conférence de presse axée sur les difficultés rencontrées par les malades quant à leur traitement ainsi que sur l'absence de réactifs et la prise en charge correcte des thalassémiques. Sous le thème « Egalité de chance de vie », il est vrai que seulement 2% de la population algérienne est atteinte de thalassémie, mais un chiffre qu'il ne faut pas négliger. Le terme thalassémie désigne, à sa découverte en 1925 par le docteur Cooley, une anémie chronique très sévère chez les sujets originaires du pourtour méditerranéen. La maladie se caractérise par une incapacité de l'organisme à fabriquer des globules rouges. Il en résulte une anémie sévère, une fatigue chronique, un retard de croissance et la nécessité de transfusions sanguines mensuelles à vie. La transfusion sanguine est la seule solution en plus de la lutte contre le dépôt de fer dans les organes nobles à savoir, le cœur, les reins, le foie et le pancréas. L'accumulation de fer dans les organes, qui pourrait provoquer la mort. Le bassin méditerranéen est affligé par la présence de la thalassémie, grave affection inconnue du grand public. Pour le Pr Meriem Belhani, cette maladie mérite de profondes investigations pour une meilleure maîtrise de son traitement et de ses facteurs de risque. De ce fait, elle doit être considérée comme un problème de santé publique et bénéficier de plus d'intérêt surtout dans certaines régions où la concentration de la maladie est importante. Au cours de la conférence de presse, Mme Belhani a soulevé le problème du manque de réactifs sous prétexte qu'ils coûtent cher, l'absence de laboratoire pour les prélèvements, les analyser et effectuer les greffes. Elle indiquera en outre que les compétences existent et qu'il faut les utiliser en fournissant les moyens (laboratoires, consommables, médicaments (Kelfer) et réactifs). « La balle est dans le camp des décideurs », dira-t-elle en ajoutant qu'« il faut une volonté politique pour dépister les couples porteurs de cette maladie pour limiter le nombre de thalassémiques ». Pour cela, elle a donné l'exemple de Chypre qui a réduit de 1.000 à 5 thalassémiques par le dépistage et l'avortement thérapeutique. C'est pour cette raison que le professeur Belhani exhorte, à titre préventif, le dépistage de masse et la mise en place de centres de greffe ainsi qu'un traitement anténatal. Concernant les malades, elle leur recommande de respecter les rendez-vous. Quant à la prise en charge, elle exhorte les pouvoirs publics à mettre en place des équipes multidisciplinaires avec un suivi personnalisé. Comme elle appelle à la création d'un comité de thalassémie.