Devant les députés, le premier argentier du pays a estimé que si cette situation s'aggrave, il est inévitable de réduire les dépenses consacrées notamment aux équipements. Le gouvernement devra également reporter certains projets et maintenir seulement ceux considérés prioritaires, a averti le ministre en marge de la séance plénière de l'APN consacrée aux questions orales. « Le marché international vit une situation de crise économique, donc une baisse de la demande, de fortes constitutions de stocks particulièrement de pétrole américain et une offre additionnelle de source d'énergie tel le gaz de schiste. « Ces trois paramètres font qu'il y a des effets attendus de baisse des prix », a signalé M. Djoudi, tout en soutenant que ces éléments doivent se traduire par une prudence de conduite de la politique budgétaire. Toutefois, il ajoutera : « Les dépenses sur lesquelles, il ne peut y avoir de réduction sont les salaires et les dépenses des transferts sociaux qui constituent l'essentiel des dépenses de fonctionnement. Nous avons des capacités d'utilisation des fonds de régulation, d'endettement sur le marché interne et une capacité de réduction de certaines dépenses comme nous pouvons reporter certains projets ». « Il faut être très prudent car si on va au-delà, on mettra en difficulté nos équilibres budgétaires et les équilibres internes », signale-t-il. Evoquant les salaires, il a signalé que « la prudence nous oblige aujourd'hui à être beaucoup plus nuancés sur les augmentations de salaires ». De ce fait, les entreprises doivent, selon lui, rationaliser leurs dépenses en matière de salaires pour pouvoir créer plus d'emplois. « Nous ne demandons pas aux entreprises de recruter plus. Dans le cadre des programmes qui sont les leurs, nous leur demandons d'utiliser au maximum la main-d'œuvre disponible dans la région. Il s'agit pour l'entreprise d'avoir une gestion équilibrée de ses indicateurs financiers », a-t-il indiqué. Les augmentations des salaires constituent, selon lui, « un élément de déstructuration ». Sur la taxe pétrolière, le ministre a fait savoir que 4,5 milliards de dinars ont été récupérés. Pour ce qui est du contrôle de la fiscalité pétrolière, le ministre a explique que le système fiscal algérien est un « système déclaratif ». Tout en informant que le portefeuille du secteur pétrolier est constitué de 1.000 entreprises pétrolières et parapétrolières, M. Djoudi a souligné que les opérateurs sont dans l'obligation de faire leur déclaration fiscale. Pour lui, on ne peut parler d'évasion fiscale surtout que le contrôle se fait a posteriori. « Sonatrach et ses partenaires étrangers sont soumis à un contrôle régulier de l'administration fiscale en plus d'un contrôle douanier », affirme-t-il.