La Tunisie a été « choisie » comme point d'appui au terrorisme international et à l'organisation al-Qaïda, affirme Béji Caïd Essebsi. A l'ouverture, vendredi soir, des travaux du conseil national de son parti, Nida Tounès, il a souligné que les groupes djihadistes œuvrent selon un agenda bien défini. M. Caïd Essebsi estime que les évènements de Chaâmbi signifient le « choix de la Tunisie comme point d'appui à l'organisation al-Qaïda ». « Ces opérations s'inscrivent dans le cadre de l'internationalisation du terrorisme », a-t-il ajouté. Selon lui, la lutte antiterroriste « ne peut se faire que dans le cadre d'une coopération et d'une coordination sécuritaire avec l'Algérie, chose qui a déjà été entamée ». M. Caïd Essebssi a précisé que « ces groupes armés allaient entamer l'exécution de la troisième phase de leur agenda, celle des liquidations physiques dans le pays ». Il a expliqué cette situation par « le laxisme de l'Etat et l'incitation par certaines parties à la violence » ainsi qu'à la « prolifération d'armes en provenance de Libye ». L'opposant tunisien ne parle pas du vide. Selon Shems FM, le porte-parole des Ansar Al-Chariâ, Seïfeddine Raïes, considère désormais la Tunisie comme un territoire prioritaire pour le djihad. Il aurait appelé ses partisans à rester au pays en cette période délicate et ne pas aller en Syrie. Cette organisation liée à al-Qaïda prône la guerre sainte dans un pays dirigé par une coalition dominée par le mouvement islamiste d'Ennahda dont le leader Rached Ghannouchi souligne qu'il « n'y a de djihad en Tunisie que celui du développement et de la démocratie ». C'est dans cette situation sécuritaire très tendue que certains s'en prennent au gouvernement en annonçant la démission du ministre de l'Intérieur Lotfi Ben Jeddou. Chose que ce dernier dément formellement en s'en prenant sur la chaîne publique Watania-1 à certains médias qui lui auraient attribué des propos qui se sont pas les siens. C'est dans cette situation aussi qu'on avance la visite du ministre français des Affaires étrangères, ce mardi, et celle du président François Hollande, début juillet.