Trois partis de l'opposition viennent de créer un nouveau front. “Union pour la Tunisie" est désormais un nouveau front politique et électoral créé mardi à l' issue de la signature à Tunis d' un accord entre les partis Nidaa Tounes (Appel de Tunisie) dirigé par l' ex-Premier ministre Béji Caïd Essebsi, le Parti républicain, le plus représenté à la Constituante, ainsi que la Voie démocratique et sociale. L'accord fondateur de ce nouveau front politique a été signé par Béji Caïd Essebsi, président du mouvement Nidaa Tounes, Maya Jéribi, secrétaire générale du Parti républicain et Ahmed Brahim, secrétaire général de la Voie démocratique et sociale. L'Union pour la Tunisie a pour principal objectif de “réaliser un équilibre dans le pays et de garantir la rotation démocratique du pouvoir", a déclaré Béji Caïd Essebsi, leader de Nidaa Tounes. Les initiateurs de ce nouveau front électoral ont exprimé à cette occasion leur volonté et engagement à défendre la démocratie, de lutter contre la corruption et la dictature qui, selon eux, “commencent à se reconstituer". Le paysage politique tunisien vient de traverser une nouvelle étape importante sur la voie menant aux élections législatives et présidentielles prévues pour cet été 2013 : un paysage désormais multipolaire où coexistent le mouvement islamiste Ennahdha (majoritaire au pouvoir) et ses deux alliés de coalition d'un côté en plus des trois partis de la nouvelle “Union pour la Tunisie" qui se veut un contrepoids fort de sa représentativité au Parlement mais aussi de sa performance illustrée dans les derniers sondages relatifs à l' intention de vote. Imed Daimi, directeur du cabinet présidentiel, a vite réagi à la naissance de ce nouveau front. “L'accord signé aujourd'hui entre Nidaa Tounès, Al Joumhouri et Al Massar constitue une remise à jour du front du 13 janvier 2011, qui avait donné lieu au premier gouvernement de Ghannouchi et qu'on peut résumer dans l'équation suivante : le parti du RCD sans Ben Ali, associé à certains hommes d'affaires ayant peur de la révolution pour leurs intérêts, à des intellectuels pleins de haine idéologique et à des partis démocratiques qui ont privilégié les intérêts partisans et les calculs électoraux pragmatiques", a-t-il commenté. I. O.