Le vice-président Joe Biden, a souligné que l'administration américaine actuelle était extrêmement prudente dans le dossier syrien car elle avait à l'esprit les erreurs commises à son sens lors de l'invasion et l'occupation de l'Irak en 2003. Ces armes, prétexte à l'invasion de mars 2003, n'ont jamais été retrouvées après la chute du régime de Saddam Hussein. Le gouvernement américain a évoqué pour la première fois il y a deux semaines le probable recours du gouvernement syrien à son stock d'armes chimiques, mais M. Obama a affirmé que les preuves n'étaient pas encore suffisamment solides pour déterminer qu'une ligne rouge avait été franchie par le régime de Bachar al-Assad. “Nous savons que des traces ont été retrouvées, et il s'agit probablement d'armes chimiques. Ce que nous ne savons pas encore, c'est si elles ont été répandues de façon accidentelle, par le régime ou les rebelles, a remarqué M. Biden. Si cet usage est confirmé, le président prendra certainement des mesures proportionnées”, a révélé M. Biden, sans plus de précisions. Mais il a aussi souligné que “quelle que soit la façon dont cela se termine, il va y avoir une instabilité politique de la Syrie pendant un certain temps, et nous voulons faire en sorte qu'il existe encore des institutions qui peuvent gouverner un pays. La leçon que nous avons apprise de l'Irak et de la précédente administration, est qu'en gérant l'Irak, ils ont détruit toutes les institutions, a rappelé M. Biden. L'armée de Saddam Hussein avait notamment été dissoute. Et nous savons que nous pouvons y remédier, si nous sommes prêts à dépenser 1 000 milliards de dollars, (envoyer) 160 000 soldats et (subir) 6 000 morts, mais nous ne le pouvons pas”, a encore dit M. Biden, en allusion au bilan humain et financier de la guerre en Irak, côté américain. C'est a priori la première fois qu'un haut responsable de l'exécutif américain établit aussi clairement le lien entre la décision d'envahir l'Irak il y a dix ans et l'attitude actuelle de Washington face à la Syrie. Poursuite des livraisons d'armes par la Russie La Russie poursuit ses livraisons d'armes à la Syrie conformément aux contrats existants, a annoncé, hier, un membre de la délégation russe aux entretiens du président russe Vladimir Poutine, et du Premier ministre britannique David Cameron à Sotchi, sur le littoral russe de la mer Noire. "On a évoqué la question des livraisons d'armes à la Syrie. Ici tout est clair, il n'y a pas d'embargo d'armes et nous réalisons les contrats existants, nous respectons nos engagements", a indiqué le responsable. La délégation britannique s'est notamment renseignée sur le sort du contrat portant sur la livraison de missiles sol-air S-300 à Damas. "Toutes les armes que nous exportons en Syrie en vertu des contrats existants sont purement défensives", a rappelé l'interlocuteur. Le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a déclaré la veille que Moscou n'avait pas l'intention de signer de nouveaux contrats de ventes d'armes avec Damas. La Russie respecte ses anciens contrats sur les armes défensives, en vue de permettre à la Syrie de se protéger contre les attaques aériennes, a conclu le chef de la diplomatie russe. L'Iran veut prendre part à la nouvelle conférence L'Iran espère prendre part aux nouvelles négociations sur la Syrie proposées par la Russie et les Etats-Unis, a annoncé la veille le vice-président iranien Mohammad-Javad Mohammadizadeh. "La République islamique d'Iran serait heureuse de mettre en œuvre tous les moyens pour contribuer au rétablissement de la paix et à l'instauration d'une vie meilleure pour le peuple syrien, et nous espérons prendre part à ce processus", a déclaré le vice-président dans une interview à l'agence. Il a souhaité que la conférence internationale se déroule à Genève. L'idée de convoquer une conférence internationale sur la Syrie a été formulée mardi dernier par le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov à l'issue d'une rencontre avec son homologue américain John Kerry.
Londres et Moscou poursuivent le même objectif Malgré la divergence de leurs positions sur la Syrie, la Russie et la Grande-Bretagne cherchent conjointement à instaurer la paix dans la région, a déclaré la veille le Premier ministre britannique David Cameron à l'issue de négociations avec le président russe Vladimir Poutine. "Ce n'est pas un secret que nos positions divergent, mais nous partageons un objectif commun: mettre un terme au conflit, donner au peuple syrien la possibilité de choisir son gouvernement et prévenir la montée de l'extrémisme", a déclaré M. Cameron. Le chef du gouvernement britannique a soutenu l'idée d'organiser des négociations réunissant les autorités de Damas, l'opposition syrienne et les médiateurs internationaux. "La Grande-Bretagne, la Russie et les Etats-Unis doivent contribuer ensemble à la mise en place d'un gouvernement de transition en Syrie", a indiqué M. Cameron.