Des centaines d'Egyptiens ont marché, hier, en direction de la place Tahrir, symbole du soulèvement qui a contraint le président Hosni Moubarak à la démission en février 2011, pour réclamer le départ du président Mohamed Morsi. Ils réclament « une élection présidentielle anticipée », « une Constitution unissant tous les Egyptiens », « la libération des militants politiques emprisonnés » et « la justice pour les martyrs de la révolution ». La raison de cette colère ? Ils accusent Morsi de gouverner dans le seul intérêt des Frères musulmans bien qu'il assure être « le président de tous les Egyptiens ». Ils l'accusent aussi ne pas avoir su faire face à la crise politique et économique que traverse l'Egypte. Première mesure des autorités : renforcement de la sécurité autour du ministère de l'Intérieur. Plusieurs partis et forces politiques, comme Al-Dostour du prix Nobel de la Paix Mohamed ElBaradei, et le mouvement du 6-Avril, l'un des fers de lance de la révolte de début 2011, avaient appelé à cette manifestation contre Morsi dont la première année au pouvoir a été émaillée de nombreux affrontements, parfois meurtriers, entre ses partisans et ses opposants. Des membres de la campagne « Tamarrod » (rébellion) se sont joints à cette protesta. Affirmant avoir réuni plus de deux millions de signatures pour exiger le départ de M. Morsi, ils ont mis à profit cette manifestation pour faire signer leurs formulaires aux passants. Objectif : réunir, avant le 30 juin, date marquant le premier anniversaire de l'entrée en fonctions de Mohamed Morsi, 15 millions de signatures. « Parce que la sécurité n'est toujours pas revenue, parce que le pauvre n'a toujours pas de place, parce qu'il n'y a pas de dignité pour moi et mon pays (...), nous ne voulons plus de toi », disent-ils dans leur pétition. Le Parti de la liberté et de la justice (PLJ) de Morsi doute des chiffres avancés. « Le seul mécanisme démocratique reconnu est l'urne. Et il faut que tout le monde respecte les résultats des urnes quels qu'ils soient », affirme Ahmed Rami, porte-parole du PLJ.