L'occasion a été mise à profit pour honorer deux anciens responsables de la wilaya IV historique, Boualem Oussedik et Ahmed Abdellaoui dit Si Toufik, qui avaient alors la charge d'animer le service « information et propagande ». Une mission qui consistait en « la mobilisation des populations autour des objectifs de la révolution », rappellent ces derniers, ainsi que la mise en échec de la propagande française qui tendait à présenter les moudjahidine et le FLN comme « des hors la loi, des terroristes, des bandits ». M. Boualem Oussedik « n'est plus à présenter », disent certains moudjahidine, il appartient à « une famille de grands révolutionnaires très engagés » avec, notamment, Omar et Mourad Oussedik, ce dernier étant connu pour avoir fait partie du Collectif de défense du FLN en France, rappelle Me Ali Haroun qui a souligné en même temps le rôle de l'information et de la communication dans « la prise de conscience au sein de l'opinion publique internationale de la justesse de la cause algérienne ». Ce travail sera encore « plus utile à la veille des négociations entre le GPRA et le gouvernement français », note-t-il. Mme Fatma Zohra Drif revient, elle, sur le travail d'approche et de sensibilisation des étudiants algériens, durant la révolution, sur le devenir du pays. Elle raconte dans le menu détail comment elle fut approchée, à l'université, par Boualem Oussedik qui lui proposa de « travailler pour le FLN », bien qu'il existait sur le terrain d'autres organisations tels le MNA et le Parti communiste algérien (PCA). M. Oussedik rapportera des anecdotes poignantes sur l'héroïsme des militants algériens et leur sens du sacrifice, tel ce médecin qui ira jusqu'à « passer outre un ordre émanant de sa hiérarchie, lors d'une embuscade, en refusant d'évacuer son infirmerie préférant mourir avec ses blessés ». Si Toufik insistera pour dire que ce ne sont pas les étudiants de l'intérieur seulement qui ont décidé de rejoindre le maquis. « Plus de 110 étudiants, avec leurs diplômes, envoyés en Irak par l'association des Ulémas, ont eux aussi rejoint la Révolution par Tunis ». L'engagement des étudiants dans les maquis a eu encore plus de retentissement auprès de la population, en ce sens que le sacrifice de ces derniers a été « vu comme un acte de courage à méditer », ont souligné la plupart des intervenants.