Un séisme d'une magnitude 5,5 sur l'échelle de Richter a secoué, hier, la région de Béjaia, sans faire de victime. L'épicentre de cette secousse, ressentie même dans les régions limitrophes, a été localisé en mer à 20 km au nord-est de Béjaia. Il était 10h10 lorsque le Centre algérien de recherche en astronomie, astrophysique et géophysique (Craag) enregistre la première secousse de 5,5 suivie d'une série de répliques atténuées en intensité. Au Craag, une effervescence particulière régnait. Des appels téléphoniques sont reçus de toutes parts pour confirmer la secousse et faire le point de la situation. Les ingénieurs et techniciens du centre sont figés devant les sismographes et autres appareils de surveillance pour veiller sur le déroulement de l'activité sismique et réceptionner les données. Selon le DG du Craag, Abdelkrim Yellès Chaouch, « cette secousse s'inscrit dans l'activité que connaît la région nord du pays tout au long de l'année. C'est également un rappel que le phénomène est quasi-permanent et qu'il faut absolument prendre des dispositions face à cette activité sismique ». La secousse a provoqué un mouvement de panique parmi les habitants de la ville. Des milliers de personnes sont sorties dans la rue, occupant le bas des immeubles, les parkings et les espaces verts, a-t-on constaté. A la vieille ville, notamment au quartier Amimoune, dont les habitations avaient été fragilisées récemment par un même phénomène, tous les habitants se tenaient aux abords des immeubles, visages blêmes et ostensiblement choqués. Quelques femmes, qui avaient leurs bébés dans les bras, étaient carrément en proie à des crises de nerfs. Des « bouchons » de véhicules se sont également formés, notamment au niveau des quartiers réputés précaires, ajoutant un brin d'intensité à la panique générale. A titre préventif, beaucoup d'écoles ont libéré leurs élèves et d'administrations leurs employés. La secousse, qui a été courte mais forte, a suscité des chocs émotionnels. Quelques âmes sensibles, notamment des femmes, se sont complètement effondrées en pleurs. En milieu d'après-midi, les opérations de prospection engagées pour évaluer les dégâts ne faisaient cas d'aucun dégât majeur, à l'exception de fissurations et de fragilisation de quelques structures d'habitations. A Melbou, le lycée a connu quelques dégradations, notamment à hauteur du siège du réfectoire de l'établissement, selon la direction de l'éducation. La secousse, ainsi que la panique qui s'en est suivie, a donné lieu, par ailleurs, à une perturbation momentanée du réseau téléphonique, qui a eu à souffrir surtout de la congestion des lignes. « Il n'y a pas eu de rupture, mais une congestion du réseau fortement sollicité », a relevé le directeur de wilaya d'Algérie Télécoms. Par ailleurs, cinq personnes ont été admises au bloc opératoire de l'hôpital Khellil-Amrane pour y subir des opérations chirurgicales, a-t-on appris de source médicale. « Il n'y a pas de cas grave, les victimes souffrent principalement de poly-traumatismes », a-t-on souligné sans toutefois préciser la nature des blessures. Parmi les victimes figurent deux ouvriers, tombés d'un échafaudage, au moment de la secousse. Une troisième, prise de panique, a sauté de la fenêtre du premier étage d'une habitation à Ibourassène (7 km à l'ouest de Bejaia), selon la Gendarmerie nationale. Coincée entre la plaque euro-asiatique et la plaque africaine, l'Algérie est constamment en mouvements. On enregistre une moyenne de 60 secousses par mois, selon le responsable du Craag.