Le SG de l'OMT affirme qu'il faut mettre en place une carte de ce qui peut être réalisé dans l'immédiat, avant de se tourner vers le long terme. « Il est important avant toute chose que l'Algérie sache ce qu'elle attend du secteur touristique, de son rôle dans l'économie nationale. Le tourisme est un secteur très sensible aux crises politiques et naturelles et il peut s'effondrer très facilement », prévient-il. C'est pour cette raison, souligne-t-il, que l'OMT ne peut qu'approuver la volonté des pouvoirs publics de promouvoir le tourisme interne. Un tourisme, précise Frédéric Pierret, directeur exécutif à l'OMT, qui est conditionné par un certain nombre d'éléments. Le transport et l'hébergement notamment. « Contrairement au tourisme externe qui cible des destinations spécifiques, le tourisme interne s'étend sur le territoire national et cible toutes les couches sociales. Ce qui stipule de très grandes capacités de transport terrestre et d'hébergement », explique-t-il. Pour lui, la mise en exploitation de ce type de tourisme implique une diversification dans le mode d'hébergement, le transport routier et ferroviaire mais aussi un regroupement de l'offre dans des réseaux de commercialisation collectifs. Tout un programme qui a poussé le directeur du tourisme, Mohamed-Bachir Kechroud, à solliciter l'assistance des experts de l'OMT pour pallier les lacunes constatées dans le secteur. Outre la faiblesse dans l'exploitation de la demande touristique interne, M. Kechroud attire l'attention sur l'absence d'une méthodologie efficace de classement des établissements hôteliers et de conception de l'offre. Des agences de voyage sans stratégie « Les agences de voyage, plus nombreuses pourtant qu'au Maroc et en Tunisie, ne font pas encore la différence entre le tourisme interne et le tourisme externe. Une stratégie de marketing pour les deux types de tourisme étant inexistante, ces agences restent rigides et sont encore incapables de concevoir l'offre », déplore-t-il avant de soulever la problématique des statistiques dans le secteur. A ce propos, il insiste sur la nécessité de la mise en place d'un compte satellitaire du tourisme, recensant les chiffres et données relatifs au secteur. Cependant, cela qui prendra du temps, signale Oliver Hermann, chargé des statistiques à l'OMT. « Car ce compte satellitaire implique d'autres secteurs touchant le tourisme, à savoir les banques et le transport. Il est important de connaître, entre autres, le nombre de touristes ayant utilisé le transport routier », fait-il savoir. M. Kechroud insistera également sur le volet formation qui appelle à des programmes spécifiques pour assurer des services de qualité mais également sur la gestion des infrastructures hôtelières où la stratégie management fait défaut. « Nous sollicitons également les experts de l'OMT pour nous conseiller sur le rôle que devrait prendre l'artisanat dans la chaîne touristique mais aussi sur les procédures de délivrance des visas et sur les taxes applicables sur le secteur », conclut-il. L'OMT, assure son SG, est convaincu de la volonté de l'Algérie de développer le domaine touristique qui s'annonce sous de bons auspices, estimant que l'Algérie dispose d'un atout de taille et très rare, à savoir la sincérité dans les services.