10 ans sont passés après le séisme qui a frappé la wilaya de Boumerdès. Malgré les pertes humaines et matérielles, la majorité des familles sinistrées a bénéficié de logements décents. Les 14.917 chalets qui leur servaient d'abris transitoires ont été redistribués à d'autres personnes non sinistrées mais dans le cadre du « social ». Selon M. Youcef Tellache, attaché de cabinet au niveau de la wilaya de Boumerdès, chargé du dossier séisme, la wilaya avait bénéficié d'un programme d'urgence conséquent pour la réalisation de 8.000 logements destinés au relogement des sinistrés. « La totalité de ce programme a été réceptionnée et le dossier relogement des sinistrés du 21 mai 2003 est clos », dira-t-il. En effet, 6.900 familles, dont les habitations étaient classées dans la catégorie « rouge », ont bénéficié de 7.660 logements entre 2005 et 2008 au titre de ce programme, tandis que 2.496 autres ont été destinataires d'aides financières et 818 autres ont bénéficié d'une aide dans le cadre de la reconstruction collective. « Les constructions collectives constituent un véritable point noir pour la wilaya », a déploré M. Tellache. Et pour cause : « Les concernés ont préféré rester sur leur site et attendent la réception des nouveaux logements », dira-t-il. Selon lui, ces derniers sont concernés par deux programmes à Boumerdès. Il s'agit de 40 logements à Tidjelabine, dont le taux d'avancement des travaux est de 69%, 24 à Corso, 100 à Bordj Ménaiel et 24 à Dellys dont le taux d'avancement des travaux est de 10%. Soit 4% de la totalité des sinistrés qui seront relogés dans leurs communes d'origine. « Le retard accusé incombe aux sinistrés qui tardent à financer leur projet confié à un promoteur de leur choix », a précisé le même responsable. Par ailleurs, l'Etat a restauré 85.738 logements endommagés à des degrés divers, tout en accordant des subventions et aides directes à des sinistrés afin de procéder eux-mêmes à la reconstruction de leurs logements. Au lendemain du séisme, les pouvoirs publics ont mis en place 96 sites où furent installés près de 15.000 chalets destinés à l'accueil provisoire des familles sinistrées de Boumerdès. 10 ans après, une grande majorité des familles a été relogée dans des habitations nouvelles, mais les chalets libérés furent réaffectés dans le cadre social, pour devenir par la suite un « vrai casse-tête » pour la wilaya, au vu de leur dégradation avancée, car ayant dépassé leur durée de vie, selon M. Tellache. Les chalets seront remplacés par des projets urbains et touristiques Selon le même responsable, il est question de la mise en place d'une stratégie pour surmonter cet impact négatif résultant de l'occupation de ces chalets, en inscrivant la réalisation d'un programme de logements sociaux au profit de leurs résidents. « Nous œuvrons actuellement à l'éradication définitive de ces chalets, après l'achèvement des enquêtes sociales qui déboucheront sur le relogement des familles dans le besoin, suite à quoi, nous procéderons à leur démolition afin de récupérer les assiettes foncières estimées à plus de 300 ha pour l'implantation de projets urbains et touristiques », a fait savoir notre interlocuteur. Il a révélé, dans ce sens, que 600 chalets ont été démolis et leurs occupants relogés. Il a rappelé que pour le programme social, la wilaya a entamé un projet de construction de 140 logements à Ouled Moussa et 200 autres à Baghlia dont le taux d'avancement des travaux est de 95%. Par ailleurs, différents secteurs endommagés par le séisme ont été pris en charge par l'Etat. Hormis la construction de logements, il a également été procédé, pour le seul secteur de l'éducation, qui a enregistré des dégâts considérables, à la réfection de 332 établissements et la reconstruction de 31 autres et la réhabilitation de 67 structures universitaires, entre résidences et salles de cours, auxquelles s'ajoutent la reconstruction de la bibliothèque universitaire et des facultés des sciences et de droit. Dans le secteur de la santé, la wilaya de Boumerdès a dû reconstruire l'hôpital de Thenia, outre la réfection de 3 hôpitaux, 10 blocs opératoires et 58 centres hospitaliers. Le secteur des travaux publics a été concerné par la réfection de 10 ouvrages techniques et des ports de Zemmouri et Dellys, outre la restauration de 85 mosquées, la reconstruction de 5 autres, de la maison de la culture de Boumerdès et de 10 centres culturels.