elle a indiqué que les spécialistes ont commencé à s'intéresser au diagnostic moléculaire des maladies neurologiques dès 1997 avec la création de l'Association pour le développement de la recherche sur les maladies neurologiques qui tient une réunion scientifique annuelle depuis 2001. Treize années plus tard, que peut-on dire des avancées dans le domaine des maladies neurogénétiques ? s'est-elle interrogée. Depuis, dira-t-elle, des consultations spécialisées ont vu le jour, notamment des consultations multidisciplinaires dans les maladies neuromusculaires (à Alger et Constantine) qui prennent en charge de façon organisée essentiellement les myopathies, les neuropathies héréditaires et les myasthénies. « Malgré les difficultés et les entraves, un certain nombre de diagnostics neurogénétiques ont vu le jour », s'est-elle félicitée. Evoquant le problème des ataxies autosomiques récessives, elle a précisé que depuis quelques années, des avancées scientifiques, notamment dans le domaine de la biologie moléculaire, ont permis une meilleure compréhension des mécanismes physiopathologiques. « Nous avons étudié les cas de 162 patients ataxiques appartenant à 100 familles, pour lesquels une étude génétique a été lancée », a-t-elle précisé. Conclusion, dira-t-elle, 62 patients sont demeurés sans diagnostic, l'étude moléculaire ayant exclu chez eux les principaux gènes connus, démontrant ainsi qu'il reste encore des gènes à découvrir. Concernant la maladie de Charcot Marie Tooth, Dr. Bellatache a expliqué qu'il s'agit d'un groupe de neuropathies héréditaires caractérisées par une très grande hétérogénéité clinique avec une prévalence de 4,7 à 36 par 100.000 habitants. « Notre étude a concerné l'analyse clinique et génétique de 80 familles explorées dans notre service durant la période allant de 1998 à 2012 dont 20 familles seulement avec un diagnostic génétique établi » a-t-il indiqué. Sclérose en plaques : des avancées notables ces dix dernières années Parmi les affections neurologiques chroniques inflammatoires du système nerveux central (SNC) de l'adulte jeune, la sclérose en plaques et le neuroBechet sont les affections les plus fréquemment rencontrées dans les services de neurologie en Algérie. Concernant le diagnostic et la prise en charge thérapeutique de la sclérose en plaques, affection neurologique qui évolue souvent vers un handicap permanent, de grandes avancées ont été enregistrées ces dix dernières années en Algérie. Cependant, la qualité de vie des patients ne sera pas atteinte sans l'instauration d'une réadaptation fonctionnelle spécifique à ces affections. Selon les spécialistes, les rééducateurs devront s'impliquer dans la prise en charge de ces affections chroniques inflammatoires (SNC) en leur consacrant des unités spécialisées avec des programmes et des protocoles individualisés. Selon le professeur Daoudi, du service neurologie au CHU de Tizi Ouzou, « établir un diagnostic de sclérose en plaques reste un challenge pour tout neurologue clinicien. Cette approche clinique permet d'aboutir à un traitement précoce », a-t-il souligné. Selon lui, toutes les dimensions de la qualité de vie apparaissent altérées chez la personne atteinte, soit 33,3% des patients représentent des limitations liées à l'activité physique, 34,8% ont des troubles de mémoire, l'échelle de la fatigue est de 68,2%, 75% d'hommes souffrent de troubles sexuels contre 45% chez les femmes alors que 10% ont des troubles de l'humeur « dépression ». « Les mesures de qualité de vie sont appelées à se développer dans l'objectif d'améliorer la qualité des soins », a indiqué M. Daoudi. « Mener la vie la plus normale possible est l'un des défis posés par la sclérose en plaques », a-t-il ajouté.