Dans une conférence célébrant la Journée internationale des Casques bleus, qui a eu lieu au centre d'El Moudjahid, la coordinatrice du système de l'ONU à Alger a exprimé ses remerciements à tous les pays, dont l'Algérie qui a envoyé des éléments de l'ANP pour participer à des missions de maintien de la paix sous l'égide de l'ONU en Angola, au Congo, au Cambodge et à Haïti. La représentante des Nations unies a précisé que les éléments de l'ANP « se sont acquittés avec succès du mandat onusien qui leur a été confié ». Première mission dans le cadre des forces de maintien de la paix de l'ONU : l'Angola. C'est en 1989 que des éléments de l'ANP (20 officiers) sont appelés à faire respecter, dans une zone ravagée par un conflit interne, un cessez-le-feu et superviser des élections. La seconde contribution de l'ANP interviendra en République démocratique du Congo, alors en proie à une rébellion. Cette mission, composée de 59 officiers, s'étalera de 1999 à 2000. La troisième verra l'Algérie sollicitée pour superviser sur le terrain, le cessez-le-feu intervenu entre l'Ethiopie et l'Erythrée, signé à Alger. La délégation militaire comptait 21 officiers, dépêchés pour une mission d'observation. On y adjoindra 6 autres officiers et un expert, dans le cadre d'un appel de l'Union africaine. Enfin, la dernière mission de maintien de la paix algérienne aura lieu à Haïti où une délégation de 32 officiers séjournera sur la période de février 1995 à août 1996. Les officiers algériens ont également contribué à la formation des forces de sécurité haïtiennes. Selon le Pr. Adhimi, politologue, qui a expliqué les mécanismes régissant le déploiement des forces de maintien de la paix, à savoir, d'abord, le consentement du pays concerné, ensuite le mandat du Conseil de sécurité, les missions des Nations unies « ne sont pas du tout aisées » puisqu'elles se soldent par « des centaines de victimes au sein des populations en conflit ». Elles ne profitent qu'à certains pays, les grandes puissances, du fait des juteux contrats d'armement qu'elles arrachent. L'opération qui a eu lieu au Congo, en 1960, reste la plus importante puisqu'elle avait engagé 20.000 soldats. 250 membres des Nations unies y ont laissé la vie, notamment le SG de l'époque, Dag Hammarskjöld, ce qui a poussé l'ONU à créer une médaille à son nom, en hommage à son engagement pour la préservation de la paix, ainsi qu'un Prix Nobel. Un hommage est rendu, le 29 mai de chaque année, aux victimes de ces missions périlleuses. Il existe, aujourd'hui, 15 missions onusiennes de préservation de la paix dans le monde et 67 opérations y ont été menées dans ce sens. Les Nations unies n'ont pas d'armée régulière pour s'interposer dans les zones de conflit et séparer les belligérants. L'organisation fait appel aux forces des pays membres qui déploient, sous sa bannière, des contingents. La première mission des casques bleus des Nations unies remonte à 1948 lors de la première guerre israélo-arabe. Les éléments ainsi déployés étaient des observateurs, et n'avaient pas vocation à participer à la guerre et donc, à faire usage d'armes. Mais la situation a évolué depuis, notamment lors de la crise du Canal de Suez. Aujourd'hui, ces forces sont sollicitées pour mener des opérations de maintien de l'ordre, de formation, ainsi que d'autres à caractère humanitaire, comme le déminage des zones de combats, pour le déplacement de populations.