Partout, les responsables politiques et les économistes n'ont dans la bouche que le mot rigueur dans la gestion des ressources publiques. Face surtout aux retombées de la mondialisation, chaque pays défend son pré carré et ses intérêts à tous crins. L'Algérie ne pouvait échapper à cette préoccupation largement partagée. Elle sous tendait l'élaboration et l'adoption de la loi de Finances complémentaire de l'année dernière. L'interdiction des crédits pour l'importation de véhicules et l'introduction auparavant de taxes afin de réguler le marché de l'automobile répondaient à ce souci. Les chiffres n'ont pas tardé à tomber. 131.506 véhicules ont été importés durant le premier semestre 2010, contre 153.292 unités sur la même période en 2009, soit une baisse de 14,21%. Les 31 concessionnaires activant en Algérie ont importé 121.043 véhicules pour un montant de 114,564 milliards DA contre 143.977 véhicules pour un montant de 129,668 milliards DA à la même période en 2009. Une baisse de 15,93% en terme de nombre de véhicules. Les importations des véhicules par les particuliers ont connu une hausse de 12,32% en terme de nombre, passant à 10.463 unités pour un montant de 14,788 milliards DA au premier semestre 2010 contre 9.315 unités pour 12,566 milliards DA à la même période 2009, ajoute le Cnis. Il faut décrypter cette avalanche de chiffres et lire ces statistiques du Centre national relevant des Douanes algériennes. L'essentiel est dans la réduction de la facture des importations des véhicules. Elle a ainsi reculé à 129,352 milliards DA contre 142,234 milliards DA au cours des six premiers mois 2009. C'est une économie qui traduit la justesse de la mesure du gouvernement en ce sens que le différentiel estimé à près de 13 milliards de dinars est susceptible d'être réorienté vers des projets d'utilité publique plus avérés. Persister dans une démarche d'ouverture totale n'aurait servi que les intérêts des fabricants étrangers, autrement des économies étrangères et surtout un secteur à la recherche désespéré de marchés pour écouler ses véhicules. Les deux dernières années, le secteur de l'automobile qui montre depuis des mois des signes de reprise avait connu l'une des plus graves crises de son histoire. Par une telle politique, notre pays venait à la rescousse d'économie dont la plaie purulente reste le chômage qui peine à descendre au-dessous de 10 %. L'Algérie en se contentant d‘être un marché d'écoulement sans engagement des constructeurs desservait en premier lieu ses intérêts.