Pour booster la mise en œuvre du programme de développement des énergies renouvelables (ENR) adopté par l'Etat, et qui vise la production de 12.000 MW pour le marché national à l'horizon 2030, la réglementation régissant ce secteur a été modifiée. Dans ce cadre, deux avant-projets de décrets sont en cours de promulgation. Le premier fixe les conditions d'accès aux avantages relatifs aux coûts de diversification de la production d'électricité. Le deuxième a trait à la certification d'origine de l'électricité. C'est ce qu'a fait savoir Mme Wassila Atimene, sous-directrice des autorisations et concessions auprès de la Commission de régulation de l'électricité et du gaz (Creg) lors de son intervention, hier, dans le cadre du rendez-vous d'affaires organisé par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK), sous le thème « Le photovoltaïque et son intégration dans le réseau ». Une fois le décret signé, le principe de l'appel d'offres dans le créneau des énergies renouvelables sera complètement abrogé. Le projet de loi prévoit, en effet, l'instauration d'un nouveau mécanisme qui fera bénéficier tous les producteurs éligibles des tarifs d'achat garanti. En clair, le producteur d'électricité va vendre exclusivement l'énergie aux sociétés des distributions dépendant de la Sonelgaz respectant un tarif préférentiel dont le seuil sera fixé par le ministère de l'Energies sur proposition de la Creg. « Le tarif d'achat garanti est fixé sur toute la durée du contrat, qui s'étale de 15 à 20 ans, avec une révision éventuelle, au bout de la cinquième année, en fonction du potentiel réel mesuré sur site et des technologies installées », a expliqué la même responsable, avant d'ajouter que la condition sine qua non pour bénéficier des avantages spéciaux relatifs aux coûts de vente, l'électricité produite à partir des énergies renouvelables doit être injectée dans le réseau de distribution et non pas à l'autoconsommation. « Le producteur d'électricité renouvelable est assujetti également aux mêmes conditions financières que celles du régime commun pour le raccordement au réseau de transport ou de distribution d'électricité, au financement par le gestionnaire du réseau de transport de l'électricité des 50 premiers kilomètres du raccordement et au financement par le gestionnaire du réseau de distribution de l'électricité des 5 premiers kilomètres du raccordement », a-t-elle mentionné, avant de préciser que les filières concernées par ces dispositions sont également identifiées. Il s'agit, entre autres, du solaire photovoltaïque et thermique, de l'Eolien, du géothermique, de la petite hydraulique, de la biomasse, de la valorisation des déchets et des installations de cogénération dont la puissance est supérieure à 50 MW. « Le délai de traitement du dossier de l'investisseur ne doit pas dépasser deux mois », a affirmé Mme Atimene. De son côté, Ali Zatout, ingénieur d'études principal à la DG de la Stratégie et de la prospective auprès de la Sonelgaz, a présenté aux différentes sociétés allemandes intéressées, à plus d'un titre, par le programme de développement des ENR, les tenants et les aboutissants de la stratégie appliquée indiquant que l'objectif est d'atteindre un taux d'intégration de 60% en 2020. Dans ce contexte, il a cité les projets en cours de réalisation, comme la construction d'une usine de montage de module (PV) d'une capacité de 200 MW, la construction d'une ferme éolienne de 10 MW dans la région d'Adrar et l'électrification de 16 villages en kit PV individuel.