L'Algérie est sollicitée par le Comité international de la Croix-Rouge (CICR) pour participer au dénouement des conflits en Afrique, au Mali notamment, mais aussi en Syrie. D'où la visite de trois jours du président du CICR, Peter Maurer, en Algérie. « Nous sommes en Algérie pour faire appel à son soutien dans le développement de dialogues politiques concernant les foyers de conflits en Afrique et définir les actions concrètes à entreprendre dans le cadre de la protection des droits humanitaires. Avec nos interlocuteurs algériens, nous avons également évoqué la crise syrienne qui coûte 100 millions de francs suisses au CICR », a indiqué hier, M. Maurer, dans une conférence de presse au palais de la culture. L'Algérie, estime-t-il, est impactée par les crises qui traversent le Sahel bien qu'elle soit la moins touchée par le flux de réfugiés maliens. « Le croissant rouge algérien est tout à fait disposé à travailler avec nous pour développer des actions afin de renforcer notre soutien dans le sud algérien, en faveur des réfugiés notamment », assure M. Maurer qui se dit satisfait des résultats de cette visite. « Nous avons constaté, dira-t-il, une grande ouverture d'esprit afin d'élargir les actions du CICR à l'intérieur du pays dans le cadre de la protection des droits de l'homme mais aussi au niveau international. Nous nous sommes entretenus avec plusieurs ministres algériens ainsi qu'avec le Premier ministre, Abdelmalek Sellal. Nous avons constaté que nous partageons les mêmes inquiétudes vis-à-vis de la Syrie et les mêmes soucis envers la communauté internationale qui n'arrive pas à avoir une position commune vis à vis de cette question. Dans ce pays où aucune région n'est épargnée par les combats, notre action devient dangereuse. Les droits humanitaires sont transgressés en Syrie et nous souhaitons que nos actions soient considérées comme étant des actions neutres et impartiales », dit-il. Pour sa part, le directeur du CICR Algérie assure qu'au niveau des frontières sahéliennes, les équipes de la Croix-Rouge internationales sont présentes afin de prendre en charge les migrants en provenance des pays voisins de l'Algérie. « L'Algérie n'est pas seulement un pays de transition mais aussi une destination pour les migrants. Nous sommes sur place pour prendre en charge ces populations, prendre notamment contact avec leurs familles. Pour les réfugiés sahraouis à Tindouf, ceux qui nécessitent notre aide sont en cours d'identification », signale-t-il. Par ailleurs, le président du CICR confie être en Algérie également à l'occasion du colloque sur l'Emir Abdelkader organisé dans le cadre du 150e anniversaire du CICR. « Nous avons visité les prisons et les lieux de détention algériens et notre bilan est positif. Car l'Algérie est disposée à apporter les améliorations qu'il faut pour ces lieux et est prête à suivre nos suggestions sur la question », conclut-il.