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La police plaide pour l'audition filmée des victimes d'agressions sexuelles Journée internationale de l'enfance - Le projet en cours d'étude au niveau du ministère de la Justice
L'officier supérieur de la police a expliqué qu'un groupe de travail, composé de juges des mineurs et d'officiers de la police, s'est déplacé en Jordanie où il a pris connaissance de cette technique utilisée par les enquêteurs dans les affaires d'agressions sexuelles sur mineurs. « On a étudié la mise en place de ce moyen et un rapport a été remis à l'école supérieure de la magistrature. L'application est facile mais le projet a besoin d'un cadre juridique », a précisé la responsable qui s'exprimait, hier, lors du Forum de la DGSN sur la protection de l'enfance et le rôle de la police, à l'école supérieure de la police Ali-Tounsi, à Châteauneuf. La commissaire divisionnaire Messaoudène a fait savoir que le traumatisme subi par un mineur victime d'une agression sexuelle est très grave. « Parler des faits, c'est aussi les revivre. L'audition est une double effraction du corps de l'enfant qui est soumis à plusieurs auditions », relève-t-elle. C'est pour éviter de telles souffrances qu'elle a plaidé pour l'audition filmée du mineur victime de sevices sexuelles lors de l'enquête policière qui sera transmise. « Cette méthode est de nature à limiter le nombre d'auditions de la victime », a noté la responsable de la police. S'agissant du rôle de la police dans la protection des mineurs et la lutte contre la délinquance juvénile, Mme Messaoudéne a souligné que « la police est le premier rempart de l'enfant, son refuge ». Elle a rappelé que la DGSN a mis en place des brigades de protection des mineurs, au nombre de 50, au niveau national, composées d'experts et de psychologues. « Au niveau de ces brigades, on travaille pour la justice réparatrice dans le cadre de la prévention, la sensibilisation et la police de proximité », a-t-elle signalé. Concernant les chiffres, la responsable de la police a présenté un bilan lourd sur les violences contre les mineurs. 109 cas d'enlèvements en 4 mois Durant les premiers quatre mois de l'année en cours, les services de police ont recensé 2.073 victimes de violences dont 1.123 cas de coups et blessures volontaires(CBV), 626 d'agression sexuelle et 208 de maltraitance. Le chiffre des enlèvements reste, lui aussi, alarmant : 109 cas enregistrés durant la même période. La conférencière a tenu à préciser que ces mineurs ont été libérés et remis à leurs parents, et les auteurs arrêtés. Le bilan de la police fait état du meurtre de six mineurs, dont le double assassinat de deux enfants à Constantine. La responsable de la police a fait savoir que les garçons font de plus en plus l'objet d'agressions sexuelles. Elle a réaffirmé que le pédophile n'a pas de profil et que la famille doit jouer son rôle dans le contrôle de leurs enfants. « Les résultats des enquêtes policières sur les violences contre les mineurs font ressortir la responsabilité des parents. Les faits se sont déroulés la nuit ou durant la sieste », a-t-elle révélé. Unicef : « pour la création d'un environnement protecteur de l'enfant » La représentante du Fonds des Nations unies pour l ́enfance (Unicef) en Algérie, Docteur Dorria Merabtine, a plaidé pour un traitement médiatique responsable du phénomène de kidnappings. « Certes, la presse a joué un rôle dans la connaissance de ce phénomène mais on a publié l'identité de l'enfant, sa photo. On a attenté à la vie privée de cet enfant. Il y a le droit d'informer mais il existe une manière de traiter l'information dans le respect des droits de cet enfant et de sa famille. A travers la publication de ce genre d'informations, on met en péril son évolution. Dans de telles situations, il y a une certaine morale à respecter », a souligné la représentante de l'Unicef. S'agissant du phénomène d'enlèvement d'enfants, Docteur Merabtine a expliqué que c'est un problème non seulement sécuritaire mais aussi de protection. « Dans la plupart des cas, l'auteur ou l'agresseur est un proche ou un voisin, il est important de comprendre ce qui a mené à cette situation », a-t-elle noté, indiquant que la violence contre l'enfant « n'est ni un fait banal ni un fait mineur ou même un fait divers ». Pour elle, l'Unicef a suivi les kidnappings en Algérie et elle a constaté que les pouvoirs publics ont bien réagi et des décisions ont été prises. « Le Premier ministre a pris des mesures et des dispositions », a-t-elle répondu à une question d'une journaliste. La représentante de L'Unicef a plaidé, à l'occasion, pour la création d'un environnement protecteur pour l'enfant. « Les adultes doivent se mobiliser. Il y aussi le rôle de la famille, la communauté, les voisins, le quartier et les médias. Il faut coordonner les efforts pour la mise en place de mécanismes de protection de l'enfant », a-t-elle recommandé.