Le fléau des enlèvements en Algérie gagne malheureusement du terrain. L'acte criminel est davantage crapuleux quand les mineurs, victimes de kidnappings, sont violés et assassinés. Nombre d'enfants victimes de kidnapping ont, fort heureusement, pu être sauvés sains et saufs des mains de leurs ravisseurs. «109 enfants ont été enlevés durant les quatre premiers mois de l'année en cours et nous avons réussi à les délivrer de leurs ravisseurs», a annoncé hier le commissaire de police Kheira Messaoudène, chef de la brigade de protection des mineurs, au forum de la Direction générale de la sûreté nationale (DGSN). Le chiffre est alarmant, donnant une moyenne d'un enlèvement par jour. Ce chiffre n'inclut pas les chiffres en possession de la Gendarmerie nationale. Le commissaire Kheira Messaoudène appelle les parents à davantage de vigilance, dénonçant ce qu'elle qualifie de «démission parentale», conseillant l'interdiction de sortie des enfants seuls la nuit et l'après-midi en particulier dans des endroits isolés. La responsable de la brigade de protection des mineurs explique que «même si le pédophile n'a pas planifié son coup, il passe à l'action s'il rencontre un enfant seul dans un endroit isolé». Le fléau des kidnappings est apparu en Algérie avec l'avènement du terrorisme qui a pour motivation la demande de rançon. La criminalité qui emboîte le pas au terrorisme ou qui, peut-être, s'en «inspire», prend une ampleur inquiétante, la même ampleur prise par le terrorisme dans les années 1990. Si ces 109 enfants ont fort heureusement pu être sauvés et délivrés des mains de leurs ravisseurs, d'autres comme la petite Chaïma ont malheureusement été assassinés avec une sauvagerie indescriptible. Des enfants ont subi des sévices sexuels avant d'être assassinés et leurs corps abandonnés. Les participants au forum de la DGSN, animé autour du thème de la protection de l'enfance, ont recommandé la participation de tous, notamment la société civile, aux côtés des forces de sécurité et des associations pour sensibiliser contre le fléau des enlèvements. Le Dr Douria Merabtine, représentante de l'Unicef en Algérie, a insisté sur «la sensibilisation des principaux concernés». «L'action de lutte contre les kidnappings et autres crimes commis contre les enfants ne doit pas être conjoncturelle, mais doit apporter des réponses dans la durée», a-t-elle ajouté au cours de ce forum organisé par la Direction générale de la sûreté nationale.