La population des asthmatiques est estimée à 1 200 000 en Algérie, selon une étude réalisée par Airmag en 2008. Ce chiffre a été divulgué hier à Alger par le docteur Salim Nafti, président de la Société algérienne des pneumo-phtisiologies, à l'occasion de la journée mondiale de l'asthme qui est célébrée chaque année le 5 mai. Ce qui correspond à 3,1% de la population algérienne qui a des problèmes respiratoires. Le conférencier dévoile aussi que l'asthme tue approximativement 1 000 personnes par an en Algérie, âgées entre 15 et 35 ans dans leur grande majorité. “L'asthme est une maladie qui connaît une importante évolution. C'est aussi une maladie chronique difficile à gérer et la difficulté réside dans le fait que chaque malade est un cas particulier”, explique le Dr Nafti. Le conférencier a affirmé que l'asthme est la première cause de “consultation et de morbidité en Algérie, car la prise en charge de cette frange de la population laisse à désirer”. Selon lui, le fait qu'un asthmatique vienne aux urgences pour être “soulagé” est signe de “l'échec” de la prise en charge médicale. Cette maladie inflammatoire des branches respiratoires est divisée en 5 catégories. La première concerne les malades qui font des crises très sévères, elle touche 2% de la population des malades. La deuxième catégorie concerne les cas sévères avec 8% de la population. La troisième concerne 20% considérés comme cas modérés. La quatrième est celle des asthmatiques légers représentant une proportion de 30% et la dernière est celle des intermittents avec 40% de cette population. Par ailleurs, pour ce qui est du traitement, 24% des médicaments sont consommés par les malades graves et 3% pour les intermittents. Le Dr Nafti, a fait savoir, aussi, que le nombre de malades diffère d'une région à une autre, alors que la capitale enregistre le plus grand nombre de malades. Il impute les raisons de cette disparité à des facteurs multiples : entre autres, le climat et la pollution. Le docteur a aussi parlé des meilleurs moyens de contrôle de la maladie, par les professionnels et les malades. Le rôle des responsables réside dans la prise des mesures objectives de la gravité de la maladie, la mise en place d'un plan thérapeutique à commencer par la disponibilité des traitements, puis déterminer les facteurs de risque. L'intervenant a aussi mis l'accent sur l'importance de la formation des médecins généralistes pour leur permettre un meilleur diagnostic de la maladie. Pour ce qui est de la part du malade, la première des choses est que ces derniers doivent casser les tabous et avant tout admettre la maladie, car le facteur psychologique est important pour cohabiter avec la maladie. De plus, le malade doit avoir un environnement sain. L'autre élément qui aiderait l'asthmatique à avoir une vie “normale” est la pratique du sport.