Le ministre du secteur, Mohamed Mebarki, l'a confirmé, hier, au forum de Liberté. Car au-delà, de la mauvaise orientation des élèves du système scolaire, notamment ceux du système post-obligatoire, le ministre a reconnu que le désintérêt qu'affichent les jeunes Algériens, scolarisés ou recalés du système éducatif, n'est que la résultante de l'approche adoptée par son département. « La responsabilité est à l'intérieur du secteur », a déclaré le ministre, estimant que cet état de fait a incité les responsables du ministère à étudier les actions à entreprendre, dans les plus brefs délais, pour pouvoir le réhabiliter et adapter les spécialités dispensées aux exigences du marché du travail. « Il est étonnant, dans un pays comme l'Algérie où la population est majoritairement jeune et en quête de formation, où le développement est important et la demande en ressources humaines est sans cesse croissante, que le secteur de la formation ne joue pas ce rôle vital qui aurait dû être le sien », a observé le ministre avant de faire part de faiblesses à l'intérieur du secteur, comme le manque de communication en direction des jeunes. Conséquence : les Algériens sont convaincus que la formation professionnelle ne reçoit que les recalés de l'école. Pour M. Mebarki, il est temps d'agir pour faire sortir le secteur de sa léthargie. « Des efforts immenses ont, certes, été déployés, en témoigne les 191.000 diplômés en 2012, mais beaucoup reste à faire pour permettre au secteur de jouer pleinement son rôle dans le développement économique et social du pays. C'est l'objectif visé par notre politique qui repose sur deux orientations du gouvernement, l'amélioration du service public de la formation professionnelle et l'adéquation entre la formation d'un côté, les besoins de l'entreprise économique, et le marché du travail de l'autre ». Le secteur compte actuellement 1.200 établissements, dont des centres de formation professionnelle et instituts nationaux et les annexes, en plus d'un réseau d'ingénierie pédagogique, et ce pour 300.000 places de formation en résidentiel prises en charge par 62.000 encadreurs dont le tiers constitue le corps formateur. Il est prévu la création d'un établissement ou d'un centre dans chaque daïra du pays. Actuellement, 22 daïras ne disposent d'aucune structure du genre. La réalisation de ces projets débutera en septembre prochain. Outre la révision, en janvier 2013, de la nomenclature des spécialités, qui est passée de 300 à 420, il est prévu l'actualisation des méthodes de travail et la révision des contenus en vue d'encourager l'enseignement par la demande et non par l'offre de formation. 13 spécialités nouvelles seront introduites à partir de la prochaine rentrée Le ministre a, à l'occasion, insisté sur l'importance de l'apprentissage, notamment dans les spécialités prisées par les jeunes, particulièrement l'audiovisuel, les arts graphiques et l'automatisme. Safia D.