« On peut résister à la peur, mais pas à la faim ». C'est à la base de ce constat que les services du ministère de l'Agriculture et du Développement rural semblent prendre à bras le corps le dossier de la lutte antiacridienne. En sus des actions menées en solo ou en collaboration avec d'autres parties dans le cade du comité interministériel, le ministère vient d'appuyer le dispositif de lutte antiacridienne en procédant, hier, à la signature d'un contrat-programme avec la compagnie Tassili Airlines, filiale de la compagnie pétrolière Sonatrach. Le contrat, paraphé en présence du ministre en charge du secteur, Rachid Benaïssa, vise, en effet, le renforcement du dispositif de lutte dans son aspect aérien, en particulier. S'étalant sur une durée de cinq années renouvelable, le programme prévoit une enveloppe de un milliard de dinars par an, comme le souligne Mme Nadia Hadjerès, directrice de la protection des végétaux et des contrôles techniques au ministère. L'apport de Tassili Airlines portera sur la prospection et la surveillance. « C'est un marché d'application qui renforcera les équipes déployées et assurera un traitement préventif », précise-t-elle. Du côté de la compagnie aérienne, Mustapha Bellil, DG de Tassili Travail Aérien, estime que « le présent contrat est une nécessité pour couvrir les régions concernées par le fléau des criquets et que l'approche aérienne est plus qu'une nécessité, une obligation ». S'agissant de l'évaluation du dispositif de lutte mis en place depuis l'apparition des premiers essaims, en octobre 2011, M. Benaïssa s'est dit « satisfait ». Après avoir salué la coordination des secteurs intervenant, celui du MDN notamment, il estime que la bataille est gagnée dans sa phase printanière. « Vous avez gagné deux batailles, il vous en reste encore deux : celle de la saison estivale et celle de la surveillance de la situation acridienne dans les pays du Sahel en prévision d'éventuelles infiltrations en automne ». Dans ses orientations à l'adresse des membres du comité interministériel, Rachid Benaïssa a conseillé à ce que le plan d'action soit orienté vers l'extrême-sud pour intercepter les individus en provenance des pays du Sahel. Objectif : protéger les zones agricoles situées sur le tracé. Evoquant les actions entreprises au cours de la période de printemps, le responsable du département de lutte antiacridienne à l'Institut national de protection des végétaux (INPV), Mohammed Lazar, a souligné que plus de 20.000 hectares ont été traités durant cette période au niveau des wilayas les plus exposées : Bechar, Tamanrasset, Illizi et Adrar. Au plan matériel, on souligne la mobilisation de 30 équipes terrestres de prospection et de 224 unités de traitement, appuyées par cinq hélicoptères du ministère de la Défense nationale (MDN).