Les adhérents de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), ont applaudi les nouvelles directives de la wilaya d'Alger, invitant les commerçants à ne pas baisser rideau avant minuit. En effet, qui n'a pas besoin d'un médicament ou de prendre l'air en dégustant, sous la fraîcheur du soir, un thé ou une glace ou, tout simplement, faire du lèche-vitrine ? Aussi, Alger doit rester éveillée. Mais, comment sensibiliser le principal acteur, à savoir le citoyen, si d'autres mesures ne sont pas réunies, entre autres, la sécurité, l'éclairage public et le transport ? Pour Sid Ali Boukerouche et Mohamed Meddas, respectivement, coordinateur du bureau de wilaya et du bureau d'Alger Centre de l'UGCAA, qui ont animé, hier, une conférence de presse, « les pouvoirs publics doivent, avant de sommer les commerçants à refaire leur devanture, revoir leur stratégie en discutant franchement avec les concernés sur les correctifs à apporter à leur commerce ». Bien entendu, les deux conférenciers ont fait allusion au jeune de 19 ans qui a trouvé la mort et au patron qui a subi une opération chirurgicale, samedi dernier, en essayant d'enlever l'auvent du commerce se trouvant au 64 E de la rue Didouche Mourad. Ce drame a fait tilt chez les adhérents de l'UGCAA qui ont demandé à l'APC de procéder, elle-même, au recensement des auvents vétustes et autres anomalies des devantures, et de les traiter au cas par cas dans le but d'éviter des problèmes aux commerçants, encore sous le choc. « L'idéal serait de sécuriser l'endroit où les travaux doivent être effectués, pour éviter que le drame de la rue Didouche Mourad ne se reproduise », soutiendra M. Boukerouche. Et de demander une enquête approfondie pour situer les responsabilités de chacun puisqu'il y a eu mort d'homme. « Ce n'est pas au commerçant d'enlever quoi que se soit », dira Boukerouche. « Il y a des équipes techniques et spécialisées dans chaque mairie », a-t-il ajouté. « C'est vrai que la commune d'Alger Centre est la vitrine de la Capitale et, à cet égard, elle doit rester animée H 24, à condition de procéder étape par étape, dans le respect des lois et du cahier des charges et tenir compte des contraintes de chaque commerçant », a expliqué M. Boukerouche. Ce dernier reconnaît que chaque commerçant doit respecter certaines normes comme la couleur, les matériaux utilisés pour la devanture, mais il faudrait agir de concert avec tous les secteurs d'activités pour faire de la Capitale, une ville éveillée, tard dans la nuit, comme les autres grandes capitales du monde. « Le commerçant ne doit pas être seul à être instruit de refaire sa devanture et d'ouvrir jusqu'à minuit », a-t-il souligné. Et de citer le Jardin d'Essai, le parc zoologiste, le théâtre, qui doit renouer avec son public, les salles de cinéma, et préconisant, également, l'élaboration de programmes d'activités culturelles et ludiques au niveau des placettes et des jardins publics. « Mais ce programme est tributaire de la sécurité, de l'éclairage public et du transport », a souligné M. Meddas.