La modernisation de l'Eniem et de l'Enie peut se faire à travers la conclusion de deux projets de coopération avec deux géants de l'industrie électronique et électroménagère mondiaux. « Le groupe Eniem est en discussion avec un groupe allemand en vue de conclure un partenariat, d'ici juin prochain, alors que l'Enie prévoit une association avec un groupe chinois », a annoncé, hier, Chérif Rahmani, ministre de l'Industrie, de la PME et de la Promotion de l'investissement, lors d'une rencontre de présentation du plan de développement du secteur. Les quatre nouvelles entreprises annoncées sont des anciennes unités de production de l'Enie, qui seront relancées et destinées à la production de nouveaux produits comme les photovoltaïques et les panneaux solaires. L'objectif recherché par la mise en place de ce plan est de « reconquérir les parts de marché national en passant de 20 à 25% pour l'électroménager et de 16 à 21% pour l'électronique d'ici à fin 2015, le développement de nouvelles activités, la création du label made in Algéria « Eniem » et « Enie » et un bon positionnement dans le segment de la production et de services », a précisé le ministre. L'enveloppe consacrée à ce plan est estimée à 90 milliards de dinars, dont 46% seront destinés à la production, 46% à la modernisation des entreprises et 8% à la formation du personnel. Ce plan, qui sera exécuté par la SGP Indelec, va créer 650 postes d'emploi et assurera la formation de 4.199 agents et cadres. « Cette filière a une importance majeure pour l'Algérie. On veut en faire la vitrine de l'industrie algérienne, après que ce secteur a connu une stagnation durant ces deux dernières décennies. On souhaite aussi développer cette activité devenue le socle de tout progrès. Aujourd'hui, la production mondiale est basée sur les nouvelles technologies et il ne peut pas y avoir d'efficacité ou de développement industriel sans l'aspect électronique, devenu primordial », a expliqué Chérif Rahmani. L'importation au détriment de la qualité Pour sa part, Ahmed Fetouhi, P-DG de la SGP Indelec, a estimé que la forte importation des produits électronique et électroménagers constitue un « sérieux problème » qui avait menacé, par le passé, les entreprises nationales de fermeture. « Nos produits sont de meilleure qualité. Ils sont certifiés et fabriqués selon des normes internationales. Les mesures de sécurité sont prises en considération dans le processus de fabrication. Nous avons un réseau de distribution et un service après-vente, ce qui n'est pas le cas pour les importateurs qui vendent leurs produits sans aucune garantie. Les produits importés sont cédés à moitié prix, certes, mais ce sont des produits jetables et de moindre qualité », a-t-il indiqué. Selon lui, les entreprises nationales ont conclu une vingtaine de contrats de partenariat avec des groupes étrangers depuis les années 2000. « Mais la majorité de ces partenaires s'intéressent seulement à la commercialisation de leurs produits sur le marché ». M. Fetouhi veut être rassurant quant aux contrats de partenariat en discussion avec les Chinois. « Nous sommes en discussion avec un groupe leader mondialement en termes de chiffre d'affaires. Ses produits sont connus et reconnus et il n'est pas question de fabriquer ce qui est commercialisé à Alger », a-t-il affirmé. A propos d'un éventuel partenariat public-privé pour le développement du secteur, le P-DG d'Indelec dira que « ce partenariat est souhaité, mais il doit se faire dans un cadre de complémentarité ».