Les dirigeants du G8 (Etats-Unis, Japon, Allemagne, Canada, Royaume-Uni, France, Italie et Russie) se sont engagés, hier, à l'initiative du Premier ministre britannique, David Cameron, à refuser de verser des rançons en cas d'enlèvement de leurs ressortissants par des « terroristes ». « Nous rejetons sans équivoque le paiement de rançons aux terroristes et nous appelons les pays et les entreprises du monde à suivre ce principe », indique le communiqué final. Les pays du G8 s'engagent aussi à « partager leur expertise » et à « s'aider mutuellement » dans la résolution des prises d'otages. Le refus de payer « étoufferait l'une des principales sources de financement des organisations terroristes, et réduirait, bien sûr, la motivation d'enlever nos citoyens », a justifié M. Cameron avant l'ouverture du sommet. « Le paiement de rançons aux groupes terroristes est l'une de leurs sources de revenus leur permettant de recruter, de renforcer leur capacité opérationnelle et de mener des attaques », souligne le texte de la déclaration qui cite, notamment, prise d'otages sur le site gazier algérien d'In Amenas en janvier dernier, où 37 otages étrangers, dont six Britanniques, avaient été tués. « Le G8 envoie un message sans ambiguïté » aux preneurs d'otages, a souligné un porte-parole de M. Cameron. Selon des sources britanniques, l'« industrie » des prises d'otages a rapporté quelque 70 millions de dollars à l'ensemble du réseau al-Qaïda au cours des deux dernières années. Soit une moyenne de 2,5 millions de dollars pour chaque otage, selon la BBC. Al-Qaïda au Maghreb islamique (AqmiI) a engrangé quelque 33 millions d'euros sur les trois dernières années, selon ces sources. Cette annonce intervient au lendemain de la déclaration du Bureau maritime international, selon laquelle la piraterie - y compris la prise d'otages - sur la côte ouest de l'Afrique, avait dépassé le niveau enregistré au large de la Somalie, sur la côte est de l'Afrique. Au moins 78 personnes sont toujours retenues en otage par des pirates somaliens, selon cette source.