Photo : Mahdi I. Une rude concurrence mais loyale s'annonce entre les producteurs algériens de boissons, à l'approche du Ramadhan qui coïncide cette année avec les fortes chaleurs du mois d'août. Le producteur national et historique, Hamoud Boualem, plante le décor sur les placards publicitaires, situés dans les moindres quartiers de la ville d'Alger. Il baisse les prix. Une bouteille d'un litre en verre sera cédée à 35 DA au lieu de 40 DA durant ce mois sacré de l'année. D'autres producteurs moins connus s'en mêlent pour vanter la qualité de leurs produits à moindre prix. Quant aux deux grandes marques américaines, Coca Cola et Pepsi Cola, elles ne semblent pas s'inquiéter à la veille de cet événement religieux. Elles sont présentes sur les écrans de l'ENTV, durant pratiquement toute l'année avec des sponsors des activités économiques et sportives. La bataille commerciale portera ainsi sur la promotion des boissons et de jus en termes de qualité et de prix dont les consommateurs s'attendent à une certaine réduction des tarifs durant ces journées ardentes du jeûne . Ce secteur d'activité se porte bien. Le marché national des boissons gazeuses et des jus de fruit connaît en effet une forte progression avec une production de 20 millions d'hectolitres pour un chiffre d'affaires de 45 milliards de DA, selon les chiffres avancés par l'Association des producteurs algériens de boissons (APAB) qui va lancer une campagne d'information et de sensibilisation, à l'adresse du consommateur, autour de la qualité des boissons. Cette action s'inscrit, selon la même source, en droite ligne des objectifs que se sont assignés les membres de l'APAB, depuis 2008, qui consistent à élever les standards de production, et complètent, ainsi, une série de réalisations(Formation HACCP – ISO 22000 - Manuel de Traçabilité - Projet de labellisation). C'est ainsi que de 35 litres par habitant et par an en 2005, la consommation de boissons rafraîchissantes sans alcool (BRSA) est passée à 49 litres en 2007 pour atteindre actuellement les 55 litres. La hausse annuelle du chiffre d'affaires des jus de fruits et des boissons plates est de 30% alors que celle des eaux embouteillées atteint les 15%. Cette production satisfait entièrement les besoins du marché national, les importations étant tout à fait marginales, selon la même source. Les exportations algériennes de BSRA, dont les eaux embouteillées représentent 98% du total, ont de leur côté explosé en outre. De 1,18 million de litres en 2000, elles sont passées à 36 millions de litres en 2008. Elles touchent une cinquantaine de pays essentiellement africains ainsi que la France et le Canada. Ces exportations ont cependant régressé en 2009, en termes de chiffre d'affaires, pour se situer à 22,7 millions de dollars. Avec 80% du total des exportations en 2009, la marque Coca Cola se taille la part du lion. Les exportateurs mettent cette contre-performance sur le dos de la loi de Finances complémentaire (LFC) de l'année 2009 qui, avec l'instauration du Crédit documentaire (Credoc), alourdirait la démarche des producteurs. L'importance des frais de fret qui se répercutent sur le prix final est également pointée du doigt par la dizaine de producteurs qui se sont lancés dans l'aventure de l'exportation. Mais avec l'aménagement de ce dispositif de paiement bancaire, prévu dans la loi de Finances complémentaire de 2010, les contraintes seront levées aussi sans doute à l'export.