Sans défense, les automobilistes subissent un véritable diktat de la part de ces gardiens de parkings autoproclamés. Ces derniers, un gourdin à la main, dès que la manœuvre de stationnement enclenchée, avancent vers l'automobiliste pour lui exiger une somme d'argent d'un air menaçant. Ils interpellent les conducteurs sans ménagement : « Hé Aamou, Aamou rana hana » (hé tonton on est là). Devant cette interpellation à la limite de l'agression, le chauffeur est obligé de débourser la somme exigée au risque de voir tout simplement son véhicule saccagé. Des tarifs irraisonnables sont imposés aux automobilistes et ils grimpent au fur et à mesure. Révolu le temps des 30 et 50 dinars. Les gardiens de parkings exigent plus. « Les gens de passage à Alger pour une raison commerciale, administrative ou autre ont habitué ces jeunes à des sommes importantes qui peuvent aller jusqu'à 200 DA pour une heure de stationnement. Devant cette aubaine, les gardiens réclament un peu plus pour ceux qui veulent garer leur voiture pendant toute la journée. Les gardiens de parking préfèrent ceux qui garent leurs voitures pour une durée limitée à quelques minutes ou à quelques heures seulement. Cela leur fait gagner beaucoup d'argent. « Une seule place à Alger centre peut faire gagner 700 à 800 dinars par jour, selon les propos d'un gardien », témoigne une dame qui trouve toujours de grandes difficultés à garer sa voiture parce que, selon elle, tous les gardiens refusent de lui donner une place pendant une journée entière, c'est-à-dire de 9 h jusqu'à 16 h. Cette activité, très lucrative, a aiguisé les appétits des jeunes chômeurs devenus les maîtres de l'espace public (trottoirs et tous les espaces libres) qu'ils squattent. Même les commerçants font la loi en réservant des places devant leurs magasins, sous prétexte qu'ils sont sur le point de recevoir de la marchandise. Les agents de police tout en affirmant qu'aucune loi n'autorise de tels agissements, estiment qu'ils ne peuvent « intervenir s'il n'y a pas de plainte de citoyens ».