Selon l'avis des citoyens, l'anarchie qui règne actuellement dans le stationnement au niveau du centre-ville et même à sa périphérie, où tous les trottoirs sont squattés par des gardiens autoproclamés, pose un problème d'autorité et d'absence de celle-ci. Cette activité est, dans la plupart des cas, pratiquée par une faune de jeunes chômeurs qui s'adonnent à un véritable «racket» qui ne dit pas son nom, sur les nombreux automobilistes qui, pour une raison ou une autre, sont obligés de garer leurs voitures dans un endroit donné de la ville. Mais c'est finalement avec un gourdin en guise de ticket que les automobilistes sont accueillis par ces gardiens informels qui, dans la majorité des cas, soutirent entre 20 à 30 dinars pour ce droit de stationnement au niveau des artères de la ville pour chaque véhicule. «Nous sommes soumis à un diktat de la part de ces jeunes qui demandent et exigent même avec une certaine arrogance, voire de l'agressivité, ce droit de gardiennage», nous ont confié des automobilistes. Le plus grave, ajoutent-ils, c'est que chaque trottoir est délimité et gare à l'empiétement, sinon c'est la guerre entre des bandes qui contrôlent le moindre espace de stationnement. Et si un usager refuse de payer, sa voiture n'est plus en sécurité et il risque par conséquent d'avoir des surprises à son retour, ajoutent-ils encore en substance. «Tout le monde joue le jeu», nous dira un autre automobiliste qui s'insurge contre cet état de fait, mais qui n'arrive pas à comprendre «pourquoi les autorités ne réagissent pas face à ce phénomène». «En réalité, ajoute encore notre interlocuteur, c'est un cercle vicieux, car les gardiens informels font semblant de surveiller, les automobilistes croient que leurs véhicules sont bien gardés et en sécurité en contrepartie d'une modique somme d'argent, et tout un chacun semble y trouver son compte». Mais dans tout cela, que fait l'APC face à un phénomène qui prend de l'ampleur ? Pour le docteur Abdelhamid Chibane, le président de l'APC, rencontré au siège de la mairie, «nous avons quatre parkings réglementés au niveau de la ville de Constantine, et tout le reste, ce sont des parkings sauvages qui n'obéissent à aucune réglementation, c'est-à-dire qu'ils sont «hors la loi», tient-il à souligner. A la question de savoir pourquoi ces gardiens autoproclamés ne sont pas réprimandés, notre interlocuteur dira «que c'est du ressort des services de sécurité qui ont ces prérogatives». Sur le même chapitre, le maire de la ville nous fera part d'un projet de mise en place de parcmètres afin de réglementer le stationnement dans le centre-ville et le rendre payant selon la durée de l'immobilisation du véhicule. Et l'argent récolté ira à la caisse de la municipalité, nous dira encore le maire.