Les pays du Maghreb ont la possibilité, en terme de moyens matériels et ressources humaines, de mettre en place un système scientifique et de recherche régionale en mesure de s'adapter aux mutations opérées dans de cadre de la globalisation. C'est la finalité, à laquelle aspirent les communautés universitaires algériennes et tunisiennes à travers la tenue depuis hier à Alger de la première « conférence des universités », en présence du ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche scientifique, Rachid Harraoubia, et son homologue tunisien, Mouncef Ben Salem. Outre les recteurs et les directeurs de nombreux centres universitaires, cette rencontre s'est élargie aux opérateurs économiques étant donné la nouvelle approche de l'université algérienne qui consiste à former pour les besoins de l'économie nationael. Pour les deux ministres, les pays du Maghreb sont, plus que jamais, appelés à consolider la coopération entre leurs différentes institutions universitaires. « Nos pays sont le centre d'intérêt de l'Afrique. Nous sommes dans l'obligation de guider le continent africain. Nous disposons de toutes les opportunités pour y parvenir », a souligné le ministre tunisien. Il suffit seulement de mettre en œuvre les mécanismes pour assurer la pérennité d'une coopération interuniversitaires exemplaire entre les deux pays. C'est l'un des objectifs de la conférence qui vise, entre autres, la mise en place et le suivi de la mobilité des enseignants et des étudiants. Conformément à la dernière convention, qui s'ajoute aux 43 accords liant les deux communautés universitaires, il est prévu l'organisation de manifestations scientifiques communes sur des thématiques stratégiques d'intérêt commun. M. Harraoubia n'a pas exclu l'implication des chercheurs universitaires algériens et tunisiens dans les mêmes projets, à travers l'unification des programmes et les méthodes de travail. Le ministre tunisien a qualifié cette avancée d'« ouverture des frontières académiques », jugeant d'emblée qu'elle s'avère difficile mais nullement impossible. Mouncef Ben Salem n'a pas manqué de relever les conséquences de la fuite des cerveaux. Une problématique qu'aucun pays de la région n'a pu résoudre définitivement. Plus de 700 enseignants universitaires et chercheurs tunisiens exercent dans des laboratoires étrangers, et plus précisément en Europe alors que seulement 7% des étudiants ayant bénéficié de bourses pour étudier à l'étranger sont revenus au pays après avoir terminé leurs études supérieures. « Le constat est certes amer. Mais les pays du Maghreb peuvent rétablir la situation », a jugé le ministre tunisien. L'Algérie est, semble-t-il, en avance par rapport ses voisins. « Le statut particulier de l'enseignant universitaire a prévu toutes les dispositions pour encourager le retour de l'élite au pays », a affirmé M. Harraoubia.