Les trente membres fondateurs du FGCT (28 pays ainsi que les Nations unies et l'Union européenne) ainsi qu'une centaine d'experts ont assisté aux travaux qui, après leur ouverture, se sont déroulés à huis clos. L'objet de cette deuxième réunion, qui intervient après celle d'Alger tenue en novembre 2011, est centré sur la situation au Sahel et le renforcement des mécanismes de lutte contre le terrorisme dans cette région qui fait face au terrorisme et au crime organisé transnational. Lors de la cérémonie d'ouverture, M. Kamel Rezzag Bara a souligné que le groupe de travail sur le Sahel « est significatif de la disponibilité renouvelée de la communauté internationale à œuvrer aux côtés des pays du champ pour dégager les réponses aux défis à la fois nombreux et complexes auxquels ils font face aujourd'hui ». Il a réitéré le soutien de l'Algérie aux travaux du Forum, « un mécanisme, dira-t-il, appelé à conforter et à renforcer davantage l'architecture mondiale de lutte contre le terrorisme transnational et marquer notre appréciation pour les efforts louables réalisés ». A la lumière des récents actes terroristes, dont ceux de Tiguentourine et du Niger, M. Rezzag Bara a souligné que « ces attaques viennent, malheureusement, nous rappeler combien il est crucial pour nous de renouveler notre ferme condamnation des actes terroristes quels que soient leurs motivations, formes et lieux où ils se produisent et de réaffirmer notre détermination d'opposer au terrorisme toute la rigueur d'un combat essentiel à la sécurité de nos peuples et de nos nations ». M. Bara a insisté sur le fait que le terrorisme ne peut être considéré comme phénomène national ou local, pour aboutir à la conclusion que « le défi du terrorisme implique, à l'instar des autres formes de criminalité transfrontalière, auxquelles il est étroitement lié, une coopération entière et transparente, sous tendue par la volonté politique ferme et sincère ». M. Rezzag Bara n'a pas manqué de recommander davantage de « concertation et d'échanges pour renforcer la solidarité, l'unité d'action mais aussi une certaine cohésion dans la lutte que nous menons contre le terrorisme et le banditisme transnational dans la région du Sahel ». Pour sa part, Mme Sabine Nolke, qui représente le ministre des Affaires étrangères du Canada, a dressé un bilan succinct du travail accompli depuis la première réunion du FGCT en 2011 à Alger, assurant que juste après cette rencontre, « de nombreux programmes ont été mis en œuvre dont une série d'ateliers de formation à l'intention des intervenants de première ligne ». « Mais, malgré ces efforts, il reste beaucoup à faire car les récents événements au Mali et ailleurs nous recommandent de revoir la conception de la menace qui continue d'évoluer et d'évaluer l'ensemble des priorités communes à entreprendre. La stratégie globale pour le Sahel, de même que les stratégies nationale ou locale de lutte contre le terrorisme des cette région doivent être des points de convergence de tous les efforts, à commencer par les pays du champ », a-t-elle ajouté. Mme Nolke a, également, précisé que l'attaque de Tiguentourine rappelle « que le fléau du terrorisme dans le Sahel nous touche tous et que la solution à ce problème, quelle qu'elle soit, nécessite une coopération internationale ». A rappeler que le FGCT, un mécanisme multilatéral lancé à New York en septembre 2011, vise à renforcer l'architecture internationale de lutte contre le terrorisme transnational et à établir une coopération internationale renforcée en mobilisant l'expertise et les ressources nécessaires. A. Abbas - Déclarations Belkacem Sahli (Secrétaire d'Etat chargé de la Communauté algérienne à l'étranger) : « La décision des autorités maliennes de transition de solliciter l'aide de partenaires régionaux et étrangers, ainsi que le déploiement d'une force des Nations unies au Mali, donnent une dynamique certaine aux changements actuels. D'autre part, les accords de Ouagadougou du 18 juin dernier ont ouvert la voie à la paix au Mali puisqu'il est prévu l'organisation de l'élection présidentielle à travers tout le pays ainsi que l'instauration du dialogue entre tous les Maliens. C'est une bonne chose qu'il faut soutenir. Il ne faut pas oublier de souligner le rôle prépondérant qu'a joué l'Algérie dont les résolutions d'Alger de 2011 ont constitué la pierre d'achoppement pour les travaux à l'intérieur des Nations unies sur le Sahel et notamment sur la situation au Mali. Le mémorandum d'Alger a, également, permis de cerner tous les programmes nés du terrorisme notamment le paiement de rançons qui doit être banni pour protéger les communautés contre les prises d'otages. Cette vision a été comprise par le G8 qui vient de l'adopter » Francisco Mondéra Caetano José (CAERT) : « L'Algérie a acquis, désormais, un rôle de leader dans la lutte contre le terrorisme et le crime organisé transfrontalier. C'est une puissance régionale sur laquelle les pays du Sahel misent beaucoup, notamment sur son expérience et son aide pour sortir de la situation dans laquelle ils se trouvent. Pour notre part, au Centre de recherche (CAERT), nous sommes arrivés à définir convenablement ce qu'est le fléau du terrorisme et cela nous aide à mettre en place les outils et les mécanismes adéquats pour le combattre efficacement. L'initiative algérienne de refus de payer de rançons au terrorisme est en train de susciter l'adhésion de tous ceux qui, il n'y a pas longtemps, négociaient avec les terroristes ». Michel Menton (UE) : « Il ne faut pas oublier de saluer les sociétés civiles en Afrique, au Sahel et ailleurs, qui essaient d'influer sur la lutte contre le terrorisme dans la région. J'espère que ce rôle sera de plus en plus soutenu et que les élites ainsi que les intellectuels devront jouer leur rôle dans la prévention contre le terrorisme et le crime organisé international en s'attaquent d'abord, à toutes les situations qui donnent naissance à ces fléaux, à commencer par la pauvreté et la mauvaise gouvernance. Il ne faut pas oublier aussi de saluer le rôle de l'Algérie dont le combat a beaucoup aidé de nombreux pays, dont ceux du G8, qui ont récemment condamné le paiement de rançons aux groupes terroristes ».