La Minusma, Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali, qui a été créée par le Conseil de sécurité, le 25 avril dernier, se déploiera à partir de lundi prochain. Elle prendra le relais des 6.148 hommes de la Misma, la force panafricaine et des troupes françaises. C'est Mark Lyall Grant, l'ambassadeur britannique qui préside le Conseil de sécurité, qui l'a annoncé mardi soir. Selon le diplomate, les 12.640 Casques bleus, soit « la troisième plus grande opération de maintien de la paix de l'ONU en termes de taille », auront deux missions principales : la stabilisation des principales villes du nord et l'encouragement de la transition politique à Bamako. Face à la fragilité de la situation en termes de sécurité, les « Nations unies devront se montrer robustes pour mettre en œuvre leur mandat de maintien de la paix, y compris en prenant des mesures pour prévenir et empêcher le retour des éléments armés dans les principaux centres de population », affirme Hervé Ladsous, le secrétaire général adjoint aux opérations de maintien de la paix. « Les Maliens, la communauté internationale et, plus particulièrement, les pays de la région du Sahel, doivent rejoindre cette campagne pour la paix, la justice et la réconciliation », souligne le responsable onusien. « Même si l'élection présidentielle est techniquement difficile mettre en œuvre, il faut tout faire pour qu'elle ait lieu le 28 juillet car nous avons besoin d'élections crédibles dès que possible » explique Gérard Araud, l'ambassadeur français. Et de poursuivre : « le retrait des forces françaises du Mali se poursuivra à partir de la fin de l'été » avec pour objectif la présence d'un millier de soldats fin 2013. « Nous négocions actuellement, dit-il, avec l'ONU un arrangement technique pour fixer les modalités selon lesquelles nos soldats pourront prêter main forte, en cas de besoin, aux Casques bleus ». « Nous interviendrons si la force de l'ONU ne peut pas faire face à un danger particulier (...) mais ce sera à nous de décider avec quelles capacités et avec quel nombre » de soldats, rappelle le diplomate français. Et pour cause ! « Le traitement efficace des défis de la région du Sahel comme la lutte contre la mauvaise gouvernance, la corruption, les clivages au sein et entre les régions et les groupes, le sentiment d'exclusion politique, la pauvreté, exige du temps ». Ce constat a été dressé mardi soir devant le Conseil de sécurité par Albert Gerard Koenders, le représentant spécial du secrétaire général de l'ONU pour le Mali pour qui les attaques récentes au Niger sont un « rappel brutal » de l'ampleur des problèmes du Sahel où la situation reste fragile.