Le Conseil de sécurité de l'ONU a donné mardi son feu vert pour déployer dès lundi prochain plusieurs milliers de Casques bleus au Mali afin de stabiliser le pays, sans se cacher la difficulté de la tâche. Ces Casques bleus, au nombre de 12 600 à effectif plein, prendront le relais de la force panafricaine (Misma) et des soldats français intervenus en janvier pour chasser du nord du pays des groupes islamistes armés. Ils s'efforceront de sécuriser les principales villes du Nord et d'encourager la transition politique à Bamako, en aidant à organiser l'élection présidentielle prévue le 28 juillet. La Mission intégrée des Nations unies pour la stabilisation au Mali (Minusma) avait été créée par le Conseil le 25 avril «pour une période initiale de douze mois» mais son déploiement effectif dépendait d'un retour à un certain calme sur le terrain. Selon l'ambassadeur britannique à l'ONU Mark Lyall Grant, qui préside le Conseil de sécurité en juin, les 15 membres du Conseil ont donné mardi leur «accord unanime (..) au déploiement de la Minusma à partir du 1er juillet». Il sont cependant conscients, a-t-il dit, de «la fragilité de la situation en terme de sécurité», des problèmes logistiques pour couvrir un territoire désertique deux fois plus grand que la France, et du «défi» que représentera la tenue d'élections dans l'imbroglio politique malien. Plusieurs responsables de l'ONU ont également souligné la difficulté de la tâche, le patron des opérations de maintien de la paix Hervé Ladsous parlant de «défis nouveaux et uniques» ainsi que d'un «nouveau chapitre» pour les Casques bleus. Plus prosaïquement, la responsable de la logistique Ameerah Haq a rappelé que la fournaise du désert malien était capable de «faire fondre» les parties les plus fragiles des équipements de communication, comme l'a constaté la semaine dernière une équipe de l'ONU à Kidal (nord) où il faisait 52 degrés.