Les compagnies nationales aériennes, Air Algérie et Tassili Airlines, sont en voie d'achèvement de la mise en place du système de gestion de la sécurité (SGS) des vols et de la maintenance. C'est ce qu'ont expliqué les deux responsables sécurité auprès des deux compagnies, lors d'un séminaire tenu jeudi, à l'aéroport d'Alger, en présence du directeur de l'aviation civile au niveau du ministère des Transports et du président de la SGP à laquelle sont rattachées les infrastructures portuaires. Le nouveau dispositif, qui édicte les procédures à suivre dans l'observance des règles de sécurité et de maintenance, n'est en fait pas nouveau en matière de navigation aérienne internationale, puisqu'il date de 60 ans et est appliqué « selon les spécificités de chaque compagnie ». Seules y échappent pour le moment les petites sociétés de transport, tels les taxis-bus. Et certains pays, pour éviter au maximum les accidents, ont adopté un dispositif similaire, y compris pour le transport maritime. C'est une circulaire qui date de septembre 2010, pour l'Algérie, qui impose aux compagnies aériennes la mise en place de ce dispositif dans un délai de 36 mois. Le dernier délai est pour le 23 septembre prochain. Air Algérie et Tassili Airlines ont, sur plusieurs phases, organisé les procédures d'application, avec un diagnostic sur le degré d'implémentation des actions de l'organisation de l'aviation civile internationale (OACI), avec le concours d'experts de l'IATA (organisation internationale de transport aérien). Cette assistance a comporté une expertise et une formation d'équipes de formateurs et d'audit en matière de sécurité des aéronefs, de maintenance. Désormais, la règle est claire, « tous les dommages aux aéronefs, aussi insignifiants soient-ils, devront être portés à la connaissance de la hiérarchie ». Un amendement de la loi de 1998 sur l'aviation civile, dont « le projet sera soumis mercredi prochain au gouvernement », indique M. Benchemam, directeur de l'aviation civile au ministère des Transports, permettra de protéger celui qui signalera de telles anomalies contre des représailles de la hiérarchie et de la tutelle. Cette disposition, cette fois d'ordre légal, c'est-à-dire un texte de loi au lieu d'un règlement, va « élever le niveau de notre réglementation », ajoute le représentant du ministère des Transports. De plus, de nouveaux éléments seront introduits comme l'enquête accident. « On espère que le texte sera adopté (par le Parlement) d'ici la fin de l'année », a-t-il ajouté, soit avec l'entrée en phase finale du SGS. Expliquant ce qu'est le SGS, le responsable de Tassili Airlines, Amar Rahal Amar, parle d'un système qui « dépasse la simple conformité réglementaire » et qui va permettre d'assurer « la navigabilité des aéronefs. » Les compagnies étaient déjà tenues d'appliquer les normes internationales, « les bonnes pratiques des constructeurs », sans compter que les clients et sous-traitants du secteur pétrolier ou non pétrolier « imposent aujourd'hui, lors de la reconduction des contrats, ces standards », expliquent les représentants de deux compagnies qui ne se font pas d'illusion sur « le risque zéro ». Il s'agit seulement d'être « proactifs », disent-ils en arrivant à un « niveau acceptable en matière de risques. »