Le but, selon Tahar Boulanouar, porte-parole de l'UGCAA, est d'inviter les consommateurs, les commerçants détaillants ainsi que les grossistes spécialisés dans la vente des denrées alimentaires, à réduire considérablement les tonnes de produits perdus chaque année en pareille période. « Les mandataires des marchés de gros doivent s'organiser de façon à pouvoir écouler la totalité de leur marchandise avant de s'approvisionner une nouvelle fois auprès des agriculteurs », explique-t-il. « Le surplus ne doit pas être négligé, laissé de côté pour être ensuite remplacé par d'autres produits le lendemain », a recommandé notre interlocuteur. Le Ramadhan, dira-t-il, entraîne des changements dans les habitudes culinaires des Algériens. « C'est ainsi que les dépenses en matière de produits alimentaires augmentent en qualité et en quantité pendant ce mois par rapport aux autres mois de l'année. Conclusion : les aliments en surplus sont carrément jetés car la majorité des foyers cuisinent de grandes quantités de nourriture. L'excédent finit malheureusement dans les poubelles », s'est-il désolé. Les chiffres avancés par notre interlocuteur font ressortir un total de 4 millions de baguettes de pain ramassées par les services d'assainissement (Net Com et APC), quotidiennement. Et dire que, souvent, de longues chaînes se forment dans les boulangeries, pour s'approvisionner en ce produit de base. « Le gaspillage entraîne des pertes d'argent, mais a aussi des répercussions sur l'environnement car, souvent, ces plats coûteux et copieux finissent comme déchets parfois difficiles à recycler, entraînant ainsi des conséquences nocives pour la santé », a averti le même responsable. Pour rappel, l'UGCAA a réalisé une enquête relative à la consommation des produits alimentaires pendant le Ramadhan 2012. Les estimations de cette enquête ont démontré que les ménages ont consommé, durant l'exercice précédent, 1,2 milliard de baguettes de pain, suivies par la consommation de 70 000 tonnes de viandes dont le coût varie entre 67 et 70 milliards DA. La consommation du lait a connu, quant à elle, un pic estimé à 120 millions de litres d'une valeur de 3 milliards DA sur la base de 25 DA le sachet d'un litre. 500 millions d'œufs ont également été consommées durant le dernier Ramadhan. « Résultat : 10 % des Algériens gaspillent la nourriture », a t-il regretté. Et d'ajouter : « L'absence d'une culture de consommation est à l'origine d'une hausse de 15 % en produits de large consommation pendant le Ramadan ». La Fédération nationale des consommateurs, pour sa part, a déjà lancé un programme de sensibilisation envers les ménages, et qui va se poursuivre pendant le Ramadhan pour consommer modérément et acheter progressivement, en fonction des besoins. A bon entendeur... salut.