Dans notre pays, où le football accapare un intérêt exclusif, peu de gens savent qu'il existe un championnat de basket-ball dont le titre est convoité par des équipes de handicapés. La meilleure d'entre les 10 clubs qui se sont disputé le titre cette année est l'Itihad Riadhi de Boufarik. Elle s'est adjugée le doublé et ne compte pas s'arrêter en si bon chemin. L'an dernier, elle avait obtenu la coupe d'Algérie et remporté un tournoi à Agadir. La création de cette formation, comptant une trentaine d'athlètes, remonte seulement à 2009. « Nous avons accédé en Nationale une année après », nous confie Samy Doucene, son président. L'homme cache difficilement sa colère. Il comprend mal que tous les égards soient dirigés vers une seule discipline qui a valu au pays des déceptions. Le basket, comme tant d'autres disciplines, ne rencontre qu'indifférence. Peu de sponsors se disputent pour soutenir des athlètes qui ont pourtant glané 19 médailles d'or lors des Jeux paralympiques de Londres en 2012. « La télévision est venue pour nous filmer durant deux heures mais nous n'avons eu droit qu'à un passage de ...cinq minutes », fulmine-t-il. Outre la subvention de l'APC de Boufarik, des sponsors comme Peugeot Algérie, Société Générale, aident ces hommes pleins de volonté et persévérants. Samedi soir, ce fut aussi au tour de Huawei Algérie d'apporter son soutien. Lors d'une cérémonie à l'hôtel Mercure en présence du président d'APC de la ville des Oranges et de représentants des ministères de la Jeunesse et des Sports, de la Solidarité nationale et de la Famille, la directrice des relations publiques, Hanane Belhadjoudja, a levé le voile sur une convention de sponsoring. « Notre responsabilité sociale passe par l'intérêt à des catégories fragiles comme les enfants ou les handicapés. » Pour la sémillante responsable de l'entreprise chinoise, « cette dernière répondra aux besoins de l'équipe en matière de fauteuils roulants, de billets d'avion, de prise en charge des salaires. » Ce n'est pas peu car un fauteuil roulant coûte près de 5.000 euros. Ce n'est pas tant un contrat d'exclusivité qui semble motiver Huawei que l'encouragement des athlètes. Un sponsoring à visage humain avant tout. L'équipe a beaucoup apprécié ce geste de sollicitude d'une entreprise qui ne compte pas ménager son soutien à d'autres acteurs de la société civile.