Il y a un an, la rue égyptienne sacrait le « frère » Morsi pharaon d'Oum Edounia. Depuis, les illusions printanières ont charrié la tempête et l'Egypte retient son souffle. Dans un face-à-face digne de scénarios de vieux films de western, deux conceptions de la société, que même le Nil n'a pu réconcilier, préparent la veillée d'armes. Le sphinx d'hier est devenu, pour une bonne partie de sa population, une véritable tête de turc. L'alléluia dans un cercueil ? Toujours est-il, l'enfer est, parfois, pavé d'ex-bonnes intentions. C'est que le vrai visage de l'homme, autant que ses capacités, ne se révèlent que quand il acquiert le pouvoir. Amenope, quatrième pharaon de la 21e dynastie, ne disait-il pas qu'« on n'apprend pas à connaître le cœur d'un frère quand on n'a pas fait appel à lui dans la misère. »