Le secrétaire d'Etat américain, John Kerry, a assuré, hier, que les Etats-Unis et la Russie ne renonçaient pas à la conférence internationale sur la Syrie, même si elle devrait souffrir de nouveaux délais et se tenir après le mois d'août. Washington et Moscou « estiment que la conférence devrait se tenir le plus tôt possible », a déclaré le chef de la diplomatie américaine à l'issue d'une entrevue avec son homologue russe Sergueï Lavrov, en marge d'une réunion de pays d'Asie-Pacifique au Brunei. Selon lui, la rencontre est reportée en raison des consultations destinées à régler leurs différends sur le sujet. Il est connu que Moscou souhaite associer l'Iran aux pourparlers. Pour l'instant rien n'assure que cet allié de Damas sera présent à Genève. Idem pour l'Arabie Saoudite qui soutient les rebelles syriens. Lundi soir, le Secrétaire général de l'ONU, Ban Ki-moon, a précisait que « les Etats membres de l'ONU ne se sont pas encore mis d'accord pour savoir si leurs voix doivent être prises en considération et selon quelles modalités ». Le patron de l'ONU a aussi estimé que la conférence internationale sur la Syrie proposée par les deux superpuissances représentait la « meilleure chance » pour résoudre la crise syrienne. A partir de Genève où il se trouve pour la session du Conseil économique et social de l'ONU, M. Ban a rappelé qu'il est prévu que le gouvernement syrien et les groupes d'opposition envoient leurs délégations tout en soulignant que l'opposition devrait envoyer une délégation « qui porte véritablement les voix des groupes d'opposition et représente leurs positions » et que « le gouvernement syrien dépêche une délégation qui soit pleinement compétente ». Il les a de même appelés à s'engager dans des négociations avec le représentant spécial conjoint, Lakhdar Brahimi. Le SG de l'ONU a aussi interpellé tous ceux qui ont une influence sur ce dossier à « entendre le cri de secours du peuple syrien et de répondre à l'appel de l'histoire : agissez et agissez maintenant ». Récemment, M. Brahimi avait indiqué que le gouvernement syrien avait annoncé qu'il serait présent, alors que les groupes d'opposition, qui doivent se réunir les 4 et 5 juillet, n'étaient encore pas prêts à participer à une conférence en juillet. Genève 2 devait initialement être convoquée en juin.