En dépit des indicateurs macroéconomiques « encourageants », l'Algérie devra améliorer les indicateurs microéconomiques sur lesquels le prochain plan quinquennal (2015-2019) sera mis au point, selon le secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre chargé de la Prospective et des Statistiques, Bachir Messaitfa. S'exprimant en marge de la table ronde sur « les politiques économiques de l'Algérie, les leçons dégagées et les nouvelles orientations », organisée au niveau du Salon pour les 50 ans de l'indépendante de l'Algérie à la Safex, le ministre dira : « Il faudra améliorer les indicateurs microéconomiques donc au niveau de l'entreprise ». Car, dira-t-il, ils « seront au centre du modèle de croissance qui va engendrer le plan quinquennal 2015-2019 ». Et pour cause, selon M. Messaitfa, « les performances au niveau de l'entreprise sont faibles ». « La valeur ajoutée au niveau de l'entreprise source de richesse est faible », a-t-il insisté. De plus, « la croissance reste tirée par les hydrocarbures », a-t-il rappelé. En 2025, la population algérienne sera de l'ordre de 46,5 millions habitants, donc la demande interne va augmenter dans tous les secteurs, a signalé le Secrétaire d'Etat. « Le modèle de croissance économique a contribué à la stabilité politique ». A travers le temps, l'économie algérienne est passée par plusieurs étapes. Pour la principale leçon tirée en 50 ans d'Histoire, « le modèle algérien en matière de croissance économique a contribué à la stabilité politique et économique sur le plan macro », selon lui. Actuellement, d'autres indicateurs macroéconomiques sont encourageants, selon M. Messaitfa. « La dette extérieure est à zéro et le taux d'inflation est de 6% le mois passé (juin) et il sera de 4% à la fin de l'année », a-t-il argumenté. Pour le chômage, « le taux est en dessous du seuil de 10% », a-t-il affirmé. Sur le volume gigantesque de 500 milliards de dollars d'investissements publics, M. Messaitfa a répondu que ce montant « a surtout servi à la réalisation d'infrastructures de base dont le retour sur investissement se fait à moyen terme ». Pour sa part, le professeur Boudjema, économiste, a indiqué que « depuis 1988, l'Algérie fait du sur-place donc c'est synonyme qu'elle passe par une crise. Son marché est émergent, en effet, mais pas son économie », a-t-il souligné en soulignant que « l'Etat algérien a confondu entre développement et modernité ». Il faudra, selon lui, « revenir aux facteurs immatériels, comme la confiance, déterminant dans le développement économique ». Le Pr. Ahmil a, quant à lui, dénoncé « l'abandon du projet de développement de 1967 à 1980 ». Il a aussi parlé du rôle des institutions et de la nécessité d'un consensus autour d'un projet de développement et enfin de la place du savoir. Cet économiste estime que « ni l'agriculture, ni le tourisme, ni les services ne peuvent constituer l'alternative pour un développement économique en Algérie mais par contre l'industrie l'est et c'est elle qui développera ces secteurs ». M. Boulahbel, ancien fonctionnaire du ministère chargé du Plan et de la Planification, a relevé que « si on fait le bilan du cinquantenaire, le secteur qui n'a pas été mis à niveau est celui des statistiques ». Par ailleurs, il a apporté une critique sur la stratégie industrielle car, il estime que l'Algérie « n'a pas les outils de mesure de l'investissement ». Donc, « il faudra renforcer la comptabilité nationale », selon lui.