L'Algérie a bien utilisé, dans sa quête pour l'indépendance, les armes mais aussi son appareil diplomatique qui avait été déployé aussitôt. Des élans de sympathie se sont manifestés, un peu partout, dans le monde arabe et islamique, - solidarité oblige - mais aussi au sein des pays socialistes convaincus que la fin du colonialisme marquait la fin de l'impérialisme et le triomphe du socialisme. Outre les pays arabes et les pays non-alignés qui ne manquèrent pas d'apporter leur soutien à la cause algérienne, en ouvrant des représentations dans leurs capitales au FLN puis au GPRA, la Révolution de Novembre a divisé certaines grandes puissances qui décidèrent, comme les USA, de dénoncer cette guerre et ne pas cautionner les visées expansionnistes françaises. Ainsi le 13 juin 1956, le groupe afro-asiatique avait demandé à l'ONU la tenue d'une session extraordinaire consacrée à la situation en Algérie. Mais l'Alliance Atlantique dont les pays membres soutenaient la position de la France avait poussé le Conseil de sécurité à rejeter cette demande. Le 1er octobre 1956, les délégations des pays africains, arabes et asiatiques introduisent une nouvelle demande pour inscrire la question algérienne à l'ordre du jour des travaux de la 11e session de l'ONU. Le 16 juillet 1957, lors de la tenue de la 12e session, le groupe présenta de nouveau une demande d'inscription de la question algérienne. Au cours de la session de 1958, le principe du droit du peuple algérien à l'autodétermination fut évoqué. Cet évènement a coïncidé avec la constitution, le 19 septembre 1959, du Gouvernement provisoire de la République algérienne. Le 16 juin 1959, le comité d'orientation des Nations unies a recommandé l'inscription officielle de la question algérienne à l'ordre du jour des travaux de l'assemblée générale et ce, en dépit de l'opposition du délégué français. Le 22 août 1960, c'est le GPRA qui demandera à l'ONU l'organisation d'un référendum populaire sous son contrôle. Le 20 décembre 1961, l'Assemblée générale des Nations unies rend public un communiqué demandant aux deux parties de « poursuivre les négociations » sur l'indépendance. De son côté, le grand allié américain s'est nettement démarqué de la position française. Dans un rapport de mission remis au président Eisenhower au début de l'année 1957, Richard Nixon émettra, dit-on, « de très sérieuses critiques à l'égard de la politique de la France en Algérie et se montrera favorable à l'indépendance de l'Algérie ». Le 2 juillet 1957, le sénateur John Kennedy prononce un discours au Sénat sur le thème de la guerre d'Algérie dans lequel il souligne que « cette guerre atroce a cessé de représenter un problème interne purement français et que les Américains sont directement concernés par ce conflit ». En Italie, le soutien de la gauche et son aide aux réseaux FLN en Europe n'est pas sans rappeler l'engagement, dès 1957, de la compagnie italienne ENI et son patron, l'industriel Enrico Mattei, pour l'indépendance de l'Algérie. Mattei avait, dit-on, « transformé l'Italie en base arrière du FLN en lui fournissant secrètement des financements et des facilités ». Il payera de sa vie cet engagement dans un accident aérien suspect en octobre 1962.