Des pollutions aux résidus d'huiles de vidange et autres lubrifiants en quantité « importante » ont été décelées dans l'effluent de la station d'épuration des eaux usées de la vallée du M'Zab (Ghardaïa), ont indiqué les responsables de la Direction des ressources en eau (DRE). La qualité des eaux usées déversées dans les égouts et le collecteur principal du réseau d'assainissement de la vallée du M'Zab (Daya Ben Dahoua, Ghardaïa, Bounoura et El Ateuf) ne répond plus aux critères des eaux à épurer par une station de lagunage conçue uniquement pour le traitement des eaux usées domestiques, a précisé M. Missoum Benritah, responsable du projet d'assainissement à la direction du secteur. Ce phénomène est provoqué par des déversements et rejets de micropolluants (huiles de vidange, de fuel et autres lubrifiants) provenant principalement des activités non contrôlées, telles les stations de lavage et de service, dans le réseau d'assainissement, a précisé M. Benritah. Ce type de pratique polluante se manifeste de plus en plus fréquemment, surtout durant les week-ends, a indiqué le même responsable, soulignant que ces pratiques sont le fait de stations de lavage graissage et autres personnes « indélicates », préférant vidanger leurs huiles et autres lubrifiants directement dans les égouts, au lieu de faire appel aux services spécialisés. Ces produits tels que les carburants, peintures, solvants, les huiles de vidange ou de friteuses, jetés abusivement dans les égouts, arrivent dans la station d'épuration où ils perturbent gravement son fonctionnement, a-t-il ajouté. Par ces rejets polluants, les micro-organismes chargés du traitement des eaux usées sont anéantis et la fonction d'assainissement de la station de lagunage est fortement réduite, a expliqué de son côté un autre responsable de la station. Les responsables chargés de la gestion du projet d'assainissement et de la station d'épuration de la vallée du M'Zab en appellent au sens civique de chacun, pour que cessent ces pratiques dont les auteurs sont difficiles à prendre sur le fait. Selon des spécialistes, les huiles, lubrifiants et autres produits perturbent les milieux aquatiques en formant des couches de graisse qui flottent sur l'eau et empêchent les échanges gazeux avec l'extérieur. Par ces déchets, l'augmentation de la pollution à traiter au niveau de la station d'épuration entraîne des dysfonctionnements car le traitement des graisses nécessite des installations spécifiques, estime-t-on. Mise en service en novembre 2012, la station de traitement des eaux usées par lagunage de la vallée du M'Zab sise au lieu-dit « Kef El Doukhan » en aval de oued M'Zab dans la commune d'El Ateuf, assure un traitement de 46.000 m3 d'eau par jour. Conçue de manière à traiter les eaux usées naturellement sans mécanisation ni apport chimique, au moyen de lagunage et leur réutilisation pour l'irrigation des périmètres agricoles, cette station est une référence en matière de développement durable, de préservation de l'environnement et les ressources hydriques des quatre communes (Daya Ben Dahoua, Ghardaïa, Bounoura et El Ateuf) de la vallée du M'Zab. Réalisée sur 60 hectares pour un coût de près de 4 milliards de dinars, cette station réduit le volume et les nuisances des déchets des eaux par le biais d'un collecteur principal serpentant la vallée du M'Zab sur 32 km dont 7 km en galeries visitables dans la commune de Ghardaïa. Le site de cette infrastructure de traitement des eaux usées composé de bassins de décantation, est devenu un espace de biodiversité important et un gîte pour la faune en général, l'avifaune migratrice en particulier, ainsi que le développement d'une flore et une végétation sauvage, dense et endémique, rappelle-t-on.