Un conducteur renverse deux enfants en plein centre-ville, un véhicule pousse un autre à faucher un homme au passage pour piétons, de jeunes adolescents se shootent à l'héroïne à l'abri des regards, d'autres roulent des joints... Telles sont, entre autres, les scènes que visualise quotidiennement le centre de commandement et de contrôle chargé du système de vidéosurveillance. D'autres séquences s'ajouteront probablement à celles-ci après l'installation de caméras de surveillance supplémentaires dans d'autres zones de la capitale. En plus d'une trentaine de salles de visualisation. « La capitale en recense 81 salles installées dans les sûretés de daïra et les sûretés urbaines. Cela, dans une première phase. Mais nous avons détecté d'autres endroits à surveiller d'une façon particulière où des incidents sont multiples. Nous avons donc entamé une deuxième phase pour munir d'autres sûretés urbaines et de daïra de salles de visualisation », a indiqué, hier, Zine-Eddine Maâkouf, directeur de la direction des moyens généraux à la DGSN à l'occasion d'une tournée d'inspection au centre de commandement et de contrôle. Ce dernier supervise toutes les vidéos qui lui sont transmises, via la fibre optique, par les différents services. « Des vidéos que nous mettons au service des enquêteurs et du procureur de la République quand certaines affaires l'exigent », souligne M. Lhachemi, président du centre de commandement et de contrôle. En fait, le premier responsable de la direction des moyens généraux préfère employer le terme « vidéo protection » que « vidéo surveillance ». « Le seul objectif de la mise en place du système de vidéo surveillance est de protéger les personnes et les biens. La vie privée est respectée. Nous avons un système qui nous permet de masquer ces données durant le visionnage des délits ou des accidents », dit-il en assurant que la reconnaissance faciale n'est pratiquée, ni en Algérie ni ailleurs. Car cette pratique, explique-t-il, nécessite des spécificités techniques très difficiles. La vidéo surveillance visualise, dit-il, des flux au temps réel, le trafic routier et enregistre les plaques d'immatriculation. A propos de ce dernier point, il souligne que c'est un système de lecture automatique de plaques d'immatriculation. « La conversion de ces plaques d'immatriculation se fait automatiquement vers la base de données pour intercepter les véhicules volés. De plus, nous avons des systèmes de lecture automatique de plaques d'immatriculation embarquées sur les véhicules de police. Pour détecter les véhicules volés, les agents sont dotés d'ordinateurs portables et de laptops munis de bases de données. Ainsi, ils peuvent effecteur leurs opérations de contrôle et faire les vérifications qu'il faut sur place », explique-t-il. Sans oublier les caméras héliportées qui fournissent également des images en temps réel. La direction des moyens généraux envisage de poursuivre sa mission qui consiste à moderniser les techniques de la sûreté nationale. En perspective, un projet de géolocalisation de la flotte de la police mobile et une représentation spatiale de la criminalité pour avoir plus de précision sur le taux de criminalité dans chaque secteur. « Pour le moment, le système de vidéo surveillance n'est fonctionnel que dans la capitale et à Blida récemment. A Tlemcen, Constantine, Annaba, Sétif et Oran, il le sera prochainement. La phase d'étude est terminée, reste la phase pratique. Nous avons aussi saisi plusieurs wilayas pour introduire ce système au niveau des stades comme cela a été fait au stade Chahid Hamlaoui de Constantine », conclut-il.