Plus de grésil, plus d'heure de vente dépassée...le poisson se vend partout, le matin comme l'après-midi, à cageots déployés à même le sol, d'où suintent des rigoles d'eau dont est aspergée par intermittence la marchandise pour un semblant de fraîcheur. Le prix est le même, la qualité moindre. Le consommateur prend la Latcha pour de la sardine et débourse rien que pour l'illusion de se mettre un peu d'iode dans le corps. Quant au contrôle, on peut toujours attendre La zlabia du tunisien n'est plus Rares sont les Tunisiens qui sont encore de la ville connus des quartiers populaires pour leur fabrication particulière de la zlabia. Ceux qui prétendent le faire, ont certes appris le métier mais ne pointent du nez qu'à l'approche du mois de jeûne ou s'improvisent comme tels alors que ce sont des commerçants qui se sont convertis à l'occasion afin de ne pas perdre une miette du commerce juteux de Ramadhan. Quant à la zlabia de Boufarik, il y a longtemps que sa réputation a été mise à épreuve. Le petit lait a ses vendeurs propres Partout, des jeunes se trouvent une occupation pendant le mois de carême. Ils installent leur fût chez un épicier pour écouler du petit-lait très prisé en cette période. Ils arguent que ce produit est du pur-vache, sans eau ajoutée et venu des fermes de Ouled Fayet, Douéra, El Achour... qui ne travaillent pas le reste de l'année. Bizarre ! Revoilà le temps du pain amélioré...et jeté Les boulangers aussi s'y mettent, du pain dans tous ses genres, toutes ses variétés, toutes ses recettes, en veux-tu, en voilà...Des queues monstres se forment à l'entrée des boulangeries, en après-midi pour une impression de frais. Et le lendemain, des baguettes entières tapissent rues et trottoirs, et par un peu d'égard suspendus aux poteaux électriques ou aux grilles des villas. Bouquet garni et herbes de Provence En superettes désormais, les herbes qui ne sont plus vendues au marché, sont disponibles conditionnées dans des sachets proposés sous différents labels y compris d'ailleurs. Même les bouchers s'y mettent. A 50 DA le sachet, il est écoulé comme des petits pains Epices exotiques et odeurs venues d'ailleurs Elles sont chèrement payées ces épices vendues par les commerces et même les boucheries, inspirées de pays exotiques, comme l'Inde. Des mélanges pour viandes rouges, blanches, des herbes, des ingrédients de toutes les couleurs, piquantes ou pas, garnissent les étalages et assaisonnent les plats. Entre 40 et 60 dinars l'unité, tout s'achète et s'essaye.