Un tour dans les boulangeries d'Alger, hier, a permis de constater que le pain n'a pas manqué vendredi. Seulement une frénésie s'est emparée des gens qui ont fait la queue bien avant l'heure de la prière en achetant plusieurs pains par personne. Du coup, les retardataires n'ont rien trouvé après la prière. Chose que confirme le président l'Union nationale des boulanger (UNB), Youcef Kalafat. « Les gens se pressent à partir de 9 h du matin, le vendredi dans les boulangeries amenant ainsi les boulangers à fermer vers 15 h faute de pain », explique-t-il. M. Kalafat signale que la corporation s'est organisée pour qu'une partie des boulangers parte en congé annuel avant le ramadhan. D'autres baisseront leurs rideaux après l'Aïd et les derniers en septembre pour éviter le manque de pain. En outre, l'approvisionnement des boulangeries en farine augmente durant le ramadhan. « Chaque boulangerie reçoit en moyenne 3 quintaux de farine par jour, soit 1.500 baguettes par jour, tandis qu'en dehors de ce mois elles sont de 8 quintaux par boulangerie/jour », a précisé le président de l'UNB qui note que « la consommation de pain diminue pendant le mois sacré passant ainsi de 7 à 8 baguettes par foyer et par jour à 3 baguettes ». Pour lui, « la matière première est disponible en quantité suffisante et il ne devrait pas y avoir de manque sauf en cas de délestage en électricité ». Il existe 14.000 boulangeries à travers le territoire national dont 1.500 à Alger, selon M. Kalafat. LE DELESTAGE EST À L'ORIGINE DE LA PENURIE ET DE LA FLAMBEE DU PRIX DU LAIT EN SACHET Pour le lait, un tour dans les épiceries a permis de remarquer qu'un bon nombre d'entre-elles ont décidé de ne plus commercialiser le sachet de lait à 25 DA le litre. La raison évoquée : « la marge bénéficière de 1 DA par sachet n'est pas rentable », confient les commerçants. Mais pour le porte-parole de l'Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA), Hadj Tahar Boulenouar, il y a une autre explication. « L'offre est insuffisante car selon des transformateurs de la poudre de lait, les quantités en matière première sont insuffisantes du fait qu'une partie est détournée pour la transformation en produits dérivés de lait », affirme-t-il. L'autre raison de ce manque se rapporte aux coupures d'électricité qui affectent la production de lait. Conséquence : « les commerçants eux-mêmes refusent de prendre leurs quotas habituels. A titre indicatif au lieu de prendre 2.000 sachets, ils ne prennent plus que 1.000 car ils craignent que les services de contrôle les réprimandent en cas de marchandise non consommable », explqiue-t-il. « Ces coupures sont à l'origine de la pénurie et de l'augmentation des prix du sachet de lait », observe-t-il en confiant que « dans l'informel, le sachet de lait s'est vendu à 30 DA le litre ». Selon les prévisions, la consommation est de 1,2 million de litres de lait alors que les besoins réels sont de 1,5 million de litres, soit un déficit de 300.000 litres, a-t-il avancé. Enfin, ce porte-parole de l'UGCAA a lancé un appel à Sonelgaz de mettre fin au délestage pour parer aux problèmes de disponibilité des produits de première nécessité et d'éviter la flambée de leurs prix.