Les étals de fortune sont visibles dans les grands centres urbains du territoire, comme le signale l'organisation des commerçants, UGCAA. Au niveau d'Alger, la situation diffère d'un quartier à l'autre. A la place des Martyrs et la basse Casbah, les vendeurs à la sauvette sont omniprésents, alors qu'à Alger-centre, le phénomène est beaucoup moins visible. Le même décor, des petites tables sur les trottoirs, refait surface au niveau des artères de Belouizdad (ex-Belcourt), comme c'est le cas de la célèbre rue Necira-Nounou, relevant de la commune de Sidi M'Hamed. L'UGCAA constate aussi une forte activité commerciale informelle du côté de l'est d'Alger : Rouiba, Bordj El Kiffan, El Harrach, Boumati et Reghaia. Pour son porte-parole, Hadj Tahar Boulenouar, la réapparition de ces espaces illégaux est significative de « la négligence » des élus locaux dans la gestion de leurs localités. « C'est la faute aux APC. La majorité des communes n'arrivent pas à réaliser dans les délais les espaces commerciaux de proximité visant l'absorption des marchés parallèles, décidés par les pouvoirs publics. Il est tout à fait logique donc de s'attendre à la prolifération des étals de fortune, notamment en cette période de Ramadhan », souligne le responsable. Rejetant toute responsabilité des commerçants « légaux » dans cette situation, l'UGCAA souligne : « nous avons toujours appelé à l'éradication de l'informel. Nous, les commerçants exerçant dans le cadre de la réglementation, sommes les premières victimes de ce fléau. Il y a, certes, des commerçants qui contribuent au phénomène, mais on doit les comprendre. Les vendeurs à la sauvette agressent souvent par leurs comportements les commerçants, ce qui pousse ces derniers à en faire autant. Les pouvoirs publics sont interpellés pour remédier à la situation, en procédant au renforcement du contrôle ». Les tentatives de joindre les P/APC de localités où le phénomène de l'informel est visible ont été vaines. Abdelhakim Bettache, président de l'APC d'Alger-centre, affirme, lui, que les services de sa commune travaillent sans discontinuité pour contrer l'informel. Pour lui, seuls 9 cas sont recensés au niveau de la rue Tanger, « en attendant leur transfert, dans les tout prochains jours, au niveau du site de Zeralda ». Du côté officiel, un programme d'urgence, visant la résorption du commerce informel, a été lancé conjointement par les ministères du Commerce et de l'Intérieur et des Collectivités locales. Confiés à l'entreprise Batimetal, quelque 327 marchés de proximité sont prévus dans le programme en question. L'entreprise réalisatrice annonce la réception de 150 structures environ. « Le reste du projet devrait être livré avant la prochaine rentrée sociale ». Le ministre du Commerce, qui s'est exprimé récemment sur les marchés informels, a estimé que « l'éradication du phénomène est aussi une affaire de culture et de civisme des citoyens ».