Le comédien et artiste peintre, Arslane Lerari, a passé en revue les œuvres immortelles signées Mohamed Touri, jeudi dernier, dans une émission de la Télévision algérienne. Elle a été suivie vendredi au soir par une autre consacrée à Rouiched Arslane Lerari n'a pas manqué d'évoquer les principales haltes artistiques, notamment les circonstances de la collaboration de Mohamed Touri avec le théâtre en dépit des conditions difficiles qui prévalaient du fait de l'occupation française. « Mohamed Touri est un artiste complet. Il demeure une référence incontournable dans le domaine du cinéma et du théâtre. J'ai beaucoup apprécié ses passages dans les films « Kahwadji » en 1957 et « Lettres de menace » en 1958. Il a beaucoup donné pour la culture algérienne », témoigne Arslane avant de mettre en exergue ses qualités humaines. « Un homme d'une grande connaissance, très humble, généreux et modeste. Je garde en souvenir ses positions nationalistes qui avaient dérangé les autorités d'occupation française qui l'ont emprisonné et torturé jusqu'à la mort en 1959. » Humoriste et homme de théâtre, de son vrai nom Besnassi, Mohamed Touri est né à Blida, dans une famille conservatrice, le 9 novembre 1914. Il a suivi à Constantine des études à l'association des Oulémas musulmans. Il entre chez les scouts et interprète des rôles dans les pièces de théâtre montées par la troupe Scout Espoir. Il se découvre une vocation et se met à écrire lui-même ses pièces « El-Djouhala medaâyne el îlm » (Des incultes qui se prétendent savants). A Blida, il jouera dans la pièce « Massaïb el faqir », (Les malheurs du pauvre), écrite par Si Moussa Kheddaoui. En 1942, il rejoint la troupe Mahieddine Bachtarzi sur appui de Rachid Ksentini, son ami. Comique au talent avéré, Touri tentera, à l'instar de Bachetarzi, des tournées, mais comme les fonds lui manquaient, il s'arrêtera à mi-chemin. Toutefois, il ne s'empêche pas d'être des tournées avec Keltoum, Fatma Rochdi et Mohamed El-Kamel. Emprisonné et torturé par l'armée française, Mohamed Touri décède le 29 avril 1959. Cette figure emblématique de la culture algérienne restera toujours dans la mémoire du monde national des arts et de la culture. Selon Arslane Lerari, Mohamed Touri servira indubitablement de modèle à la génération d'aujourd'hui. M. Lerari a appelé les générations montantes, parmi les artistes et les comédiens, à prendre exemple sur cette figure emblématique du monde artistique qui a œuvré dans l'ombre au service de l'art, de la culture et de la patrie faisant preuve d'une grande abnégation.