« Les membres du bureau politique ont signé une pétition pour mettre fin à la mission de Belayat à la tête du parti », nous affirme Tahar Khaoua, député et ancien chef du groupe parlementaire du FLN. Une information confirmée par plusieurs autres cadres du parti. « Ces membres du BP vont tenir une réunion ce soir ou demain pour rendre publique cette décision », précise-t-il, en signalant que ladite pétition a été signée par tous les membres du BP, à l'exception de Abdelhamid Si Afif, Mchebak, Amar Tou et Abderrahmane Belayat. Ces membres reprochent au coordinateur « de perturber davantage le parti déjà fragilisé par l'absence d'un secrétaire général ». « M. Belayat se fait passer pour un secrétaire général alors que l'article 9 du règlement intérieur évoque la tenue obligatoire de la session du comité centrale (CC) pour élire un nouveau secrétaire général du parti. Aucun article de ce règlement ne parle du poste de coordinateur qu'il est en train d'occuper de façon illégale. M. Belayat ne veut pas convoquer la session du CC et profite de cette situation de vacance du poste pour gérer le parti à sa guise », accuse Tahar Khaoua. La gestion des ressources financières du parti soulève aussi l'ire des députés et membres du comité central. « La gestion des finances du parti se fait de façon illégale car les autorisations octroyées par Abdelaziz Belkhadem au responsable financier ont expiré depuis longtemps et M. Belayat n'a pas le droit de prolonger cette mission », ajoute-t-il. « Nous allons arrêter une date pour la tenue de la session du CC et l'élection d'un nouveau SG pour mettre fin au calvaire que vit le parti depuis quelques mois », précise M. Khaoua. Pour sa part M. Belayat relève que l'information sur le retrait de confiance est « un mensonge », de « la pure spéculation et de l'agitation ». « C'est une initiative sans lendemain », soutient-il, précisant qu'il a d'excellentes relations avec les membres du bureau politique et « ils sont au courant de tout ce que je fais ». A propos de la tenue de la date de la prochaine session du CC, le coordinateur du FLN précise que c'est « aux membres du CC de fixer une date ». Selon lui, « ces membres s'échangent des déclarations incendiaires mettant ainsi le parti dans une situation de blocage ». « Les conditions de la tenue de cette session ne sont pas encore réunies. Je ne veux pas voir les membres du CC s'affronter davantage ». Reste que les membres du CC sont unanimes sur l'urgence de mettre de l'ordre dans les rangs du parti avant de s'occuper des autres problèmes. « Nous allons revenir après Ramadhan pour élire un nouveau secrétaire général et mettre fin au cafouillage dans lequel se trouve notre parti », souligne Amar Khmesti. « M. Belayat n'a pas su gérer les choses. Il a enfoncé le parti dans d'autres problèmes. Il est donc urgent de mettre de l'ordre au sein de la maison FLN avant de passer à l'organisation du groupe parlementaire », résume-t-il. M. Khmesti dénonce ainsi l'attitude « des deux clans » qui se disputent la présidence du groupe parlementaire. « Ce sont des agissements qui n'honorent pas le parti. C'est tout cela qui rend nécessaire l'élection d'un nouveau SG », conclut-il.