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« Jeûner, c'est d'abord assumer ses devoirs » Le mois sacré vu par... Bachir Messaitfa, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Prospective et des Statistiques
Pour Bachir Messaitfa, secrétaire d'Etat auprès du Premier ministre, chargé de la Prospective et des Statistiques, le Ramadhan est synonyme de labeur. Un principe qu'il affirme appliquer dans sa vie professionnelle. Et s'il se désole de la baisse du régime général des Algériens durant ce mois, il rappelle qu'une augmentation du rythme de travail signifie quelques points de plus dans le produit intérieur brut (PIB). Il recommande à cet effet d'assurer un rendement professionnel permanent durant cette période de l'année car, à ses dires, « jeûner c'est d'abord assumer ses devoirs ». Entretien réalisé par Karima Alloun Comment se déroule votre journée de jeûne ? Je n'ai pas un programme spécial durant le mois sacré, hormis le côté piété, pour lequel je fournis davantage d'efforts. Mon temps est partagé entre mon travail quotidien au ministère et les réunions du Conseil du gouvernement. Le jeûne n'affecte en rien mon rythme habituel. Durant ce mois, je veille à lire au moins deux « hizb » du Coran par jour en plus des prières surérogatoires que j'accomplis régulièrement à la mosquée. J'insiste à prendre mes enfants avec moi pour leur inculquer les valeurs de notre religion. Dans cette osmose ramadhanesque, je ne néglige pas la lecture et la consultation des rapports nationaux et internationaux et des nouvelles publications se rapportant à mon domaine. L'écriture de quelques articles et de publications éditées habituellement à l'occasion des salons internationaux du livre est aussi inscrite à mon programme quotidien. Pour ce qui est des courses, je prends le soin de les faire moi-même le week-end. Je préfère les marchés populaires que je fréquentais habituellement bien avant ma nomination au gouvernement. Mes sorties nocturnes sont limitées à mes proches et mes amis seulement. Pour me distraire et me ressourcer, je pratique la marche comme sport avec mes enfants deux fois par semaine. Avez-vous des préférences culinaires durant ce mois ? Je n'ai pas de préférence culinaire précise, mais un petit faible pour le lait frais ou caillé. Je ne change pas ma consommation durant ce mois hormis les dattes et le lait qui s'invitent à la table avec lesquels on rompt le jeûne comme le dicte la Sounna. La chorba demeure notre princesse adorée. Après avoir achevé les prières surérogatoires, je consomme un diner léger, sans toutefois abuser de sucreries. Cela dit, je ne pense pas avoir augmenté mes dépenses durant ce mois. Comment expliquer le fléchissement du rendement professionnel durant cette période ? Le Ramadhan constitue une occasion idoine pour augmenter notre productivité, étant donné qu'on arrive à maitriser notre temps. Certaines personnes utilisent le jeûne pour justifier la réduction de leur travail ou leur absence au bureau. Ce genre de comportement est contraire aux principes de ce mois sacré, impliquant accroissement de la foi et, par ricochet, le rendement. Jeûner, c'est d'abord assumer ses devoirs. L'augmentation du rendement professionnel se répercute sur le taux de notre PIB. Alors maintenons une bonne cadence de travail pour assurer notre décollage économique. Les Algériens doivent bien concevoir les valeurs exactes du Ramadhan, en étant sensibles aux besoins des pauvres. Il est important aussi de rationaliser les dépenses et d'éviter le gaspillage. Il ne faut pas non plus oublier d'accomplir la zakat el fitr. Sur le plan individuel, cet impôt est dû pour purifier chaque croyant de tout ce qui aurait pu entacher son jeûne. Sur le plan social, cette aumône permet aux pauvres de passer la fête de l'Aïd-el-fitr dans de meilleures conditions. Les pauvres y sont, en effet, prioritaires, car le Prophète (QSSSL) a dit : « Epargnez-leur la mendicité le jour de l'Aïd ». Elle consacre la cohésion sociale et la culture du don.