Quelques mois plus tard, en l'an 2 de l'Hégire, les Mecquois envoyèrent une puissante armée contre le Prophète (QSSSL), la rencontre eut lieu à Badr et les païens, trois fois plus nombreux que le groupe des Musulmans conduits par le Prophète (QSSSL), furent mis on déroute. Au bout d'un an de préparatifs, les Mecquois envahirent Médine pour se venger de la défaite de Badr. L'ennemi était quatre fois plus nombreux que les Musulmans ; après une sanglante rencontre à Uhud, il se retira et rien ne fut décisif. Les mercenaires aminés par les païens ne voulaient pas trop courir de risques. Entre temps, les Juifs de Médine commencèrent à donner du souci : à la victoire de Badr, un de leurs grands chefs, Ka'b ibn al-Achraf, s'était rendu à la Mecque pour les inciter à une revanche. Après la bataille d'Uhud, les Juifs de sa tribu fomentèrent un complot pour assassiner le Prophète (QSSSL). Mohamed (QSSSL) se contenta de demander aux membres de cette tribu de quitter la région Médinoise, en emportant leurs biens, vendant leurs immeubles et récupérant leurs créances. La clémence n'eut qu'un effet contraire : à partir de Khaibar, les expulsés se mirent en contact non seulement avec les Mecquois, mais aussi avec les tribus du nord, du sud et de l'est de Médine, achetèrent leur aide militaire, et organisèrent une attaque sur Médine, quatre fois plus puissante que celle d'Uhud. Les Musulmans se préparèrent pour un siège, creusèrent un fossé et se défendirent contre l'épreuve la plus dure ; mais la défection des Juifs restés dans la ville bouleversa toute la stratégie. Un habile diplomate parvint à désunir les coalisés, qui se retirèrent l'un après l'autre. Mohamed (QSSSL) essaya alors de se réconcilier avec les Mecquois, et se rendit à Hudaibiyah, pas très loin de la Mecque. La coupure de leur chemin caravanier du Nord avait ruiné leur économie. Mohamed (QSSSL) leur promit la sécurité du transit. Les deux parties promirent à Hudaibiyah non seulement la paix, mais aussi la neutralité dans les conflits avec les tiers. Profitant de la paix, le Prophète (QSSSL déploya une activité intense pour la propagation de l'Islam. Outre la région d'Arabie, il adressa des missionnaires aux souverains de Byzance, de la Perse, de l'Abyssinie et autres. Les païens de la Mecque profitèrent des difficultés des Musulmans pour violer le traité de paix. Le Prophète (QSSSL) conduisit lui-même une armée de dix-mille hommes et surprit la Mecque qu'il occupa sans coup férir. Il rassembla la population de la ville, lui rappela ses méfaits (persécution religieuse, confiscation injuste des biens des réfugiés, invasions répétées, vingt-ans d'hostilité insensée) puis lui posa la question : « Qu'attendez-vous de moi ? » Comme tous baissaient la tête avec honte, Mohamed (QSSSL) proclama : « Que Dieu vous pardonne, allez en paix ; nulle charge contre vous aujourd'hui, vous êtes libres. » Il renonça même aux biens que les païens avaient confisqués aux Musulmans. Et lorsqu'un chef mecquois s'avança spontanément vers Mohamed (QSSSL), à la suite de sa déclaration d'amnistie, pour se convertir à l'Islam, Mohammed (QSSSL) lui dit : « Je te nomme gouverneur de la Mecque. » Sans laisser un seul soldat médinois ou autre, le Prophète (QSSSL) rentra à Médine. L'islamisation de la Mecque, achevée en quelques heures, fut complète et sincère. La ville de Taif se mobilisa alors pour combattre le Prophète (QSSSL) ; avec quelques difficultés, l'armée ennemie fut dispersée dans la vallée de Hunaïn, mais les Musulmans préférèrent lever le siège de Taif et employer plutôt les moyens pacifiques pour briser la résistance de cette région. Extrait du livre du Pr Hamidoullah